sémantique | Etymologie-occitane https://www.etymologie-occitane.fr Dictionnaire étymologique de l'Occitan Fri, 12 Mar 2021 13:34:06 +0000 fr-FR hourly 1 argelas et paliure https://www.etymologie-occitane.fr/2021/03/argelas-et-paliure/ https://www.etymologie-occitane.fr/2021/03/argelas-et-paliure/#comments Fri, 12 Mar 2021 13:19:11 +0000 http://www.etymologie-occitane.fr/?p=16044 Un de mes tout premiers articles pour  ce site date de 2005  et concerne le mot argelas  « genêt épineux ».

C’est grâce Michel Prodel, qui publie une série d’articles très intéressants et bien documentés sur les toponymes de la Corrèze, que je peux corriger mon erreur.

épine du ChristMichel Prodel, Les plantes épineuses dans la toponymie de la Corrèze écrit à la page 4 paragraphe 1.6 ars, arn « paliure ».  Les noms de la famille  ars, arn d’origine inconnue,  désignent des plantes épineuses …

En effet, le volume XXI du FEW qui contient les mots d’origine inconnue  l’article paliure comprend tous les mots  du type arn. (FEW XXI, 114)
Il y a une seule attestation de ars avec un -s, un -s final d’ailleurs, qui est défini comme un pluriel.

Par contre le FEW distingue bien le type arn de tous les autres qui peuvent provenir de la racine *arg- dont le type argelas (les attestations du type argelas sont à biffer dans laréunies dans le volume XXI,105b). Ils sont repris dans l’article *arg-  du volume XXV, voir l’extrait ci-dessous.

Description de paliure (Wikipedia):

Ce sont des arbustes ou petits arbres de 3 à 15 m de hauteur. Les tiges poussent en zig-zag, avec une feuille et deux stipules épineux à l’extérieur de chaque coude. Les feuilles sont caduques ou persistantes, ovales, de 2 à 10 cm de long et de 1 à 7 cm de large, d’un vert brillant, avec trois nervures visibles à la base, et un bord dentelé ou lisse. Le fruit est une noisette ligneuse au centre d’une aile circulaire de 1 à 3,5 cm diamètre.

Paliure=Detail_fruitpaliure détail fruit

 Dans l’article *arg- du FEW XXV se trouve la remarque (p.182b) : « Le matériel correspondant est à biffer ici 21,105b ».  Il s’agit des mots que voici:argelasXXI 105 vers XXVTraduction du texte : Les traces les plus anciennes de cette famille se trouvent dans les documents en latin médiéval; : Argilargueira toponyme de la région  nîmoise, datant d’environ 1180.

 Le catalan argelac « ajonc » et  aregelaga s.f. appartiennent à la même famille. Le fameux étymologiste Corominas a démontré que l’arabe al-gaulac a été emprunté aux langues romanes et non pas l’inverse.

Le petit Louis Argilas, un des personnages du dernier « Vargas » que je suis entrain de lire porte un nom de famille bien gardois. D’après Geneanet les Arjalas sont concentrés dans la région nîmoise.(https://geneafrance.com/?n=ARGELAS) 

L’étymologie de ce nom Arjalas n’est pas 100%  claire et son origine remonte à une époque très lointaine, mais son sens est évident.

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chafre ‘pierre à aiguiser’ https://www.etymologie-occitane.fr/2018/04/chafre-pierre-a-aiguiser/ https://www.etymologie-occitane.fr/2018/04/chafre-pierre-a-aiguiser/#respond Thu, 12 Apr 2018 14:18:19 +0000 http://www.etymologie-occitane.fr/?p=16324 chafre ou acou « un carreau de dalle autrefois un Queux ‘pierre à aiguiser’ (Sauvages). Ce sens donné par l’abbé de Sauvages s’est conservé dans le Gard au moins jusqu’au  XXe siècle. D’après le FEW tsafre  a été donné dans plusieurs villages du Gard à Edmond pour l’Atlas linguistique de la France. Des attestations plus récentes, d’après le Thesoc  tsafre « pierre à aiguiser » à St Genies de Magloire  et chqfre dans l’Aveyron et la Lozère1.

Pierre a aiguiser Lombarde_23_cm

Pierre à aiguiser naturelle, elle est d’une couleur gris-bleue.

En ancien occitan le mot safre est attesté avec le sens « sablon pour colorer le verre ». Dans les patois modernes safre désigne toutes sortes de pierres,  de sable , de terre, de limon. Voici quelques exemples du FEW XI, 212:Safre_exemplesFEWSuivez le lien vers le FEW pour voir les autres significations !

L’étymologie est le grec  σάπφειρος (sáppheiros) et non pas le mot latin sappīrus ou saphīrus parce que en général la syllabe qui contient l’accent tonique est conservée à travers les siècles. En grec l’accent tonique se trouve sur le –ά-, et sáppheiros est devenu chafre,safre, mais en latin l’accent tonique tombe sur le –ī– , ce qui a donné saphir.

Manque de documents, on ne connaît pas (encore) comment le mot grec  σάπφειρος  devenu safre est arrivé dans la région parisienne, mais il est sûr qu’il est passé par la région de Marseille avant de passer au domaine d’oïl.

Il y a des saphirs  de couleur rose, jaune, violette et d’autres, mais la variété bleue est la plus connue. Inspiré probablement par sa couleur gris bleu on a donné le nom d’une pierre très dure à la pierre à aiguiser .

L’échelle de dureté relative des minéraux  et des pierres établie par Friedrich  Mohs date de 1812.   Le saphir est un corindon qui a la dureté 9 sur cette échelle,  ce qui veut dire que pour rayer un saphir il faut avoir un diamant,  la pierre la plus dure, dureté 10 sur cette échelle2.

En ancien français existait le mot safré ou  et ancien occitan safrat « orné de pierres précieuses, d’or etc. » On ne retrouve le mot safre qu’en moyen français en 1580 avec un sens très technique « oxyde de cobalt, qui mélangé avec du silex calciné sert à fabriquer le verre bleu ou l’émail bleu », et plus tard safre  devient le nom du verre fabriqué ainsi.

safre

  1. Atlas linguistique et ethnographique du Languedoc oriental publié dans les années 1980
  2. Allez-voir le site de l’Atelier la Trouvaille si vous voulez en savoir plus. Mes fils Robert et Christophe ont une large gamme de matériel pour les géologue, les minéralogistes et les gemmologues. bandeau3
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bouyé, boier ‘bouvier; escargot’ https://www.etymologie-occitane.fr/2018/02/bouye-boier-escargot/ https://www.etymologie-occitane.fr/2018/02/bouye-boier-escargot/#respond Sun, 04 Feb 2018 10:08:19 +0000 http://www.etymologie-occitane.fr/?p=16242 bouyé « escargot » . Raymond Jourdan utilise ce mot dans  Culture de la Vigne en Languedoc. Voir le lexique1.

Je le retrouvé chez Mistral :
bouieMistral

et avec plus de peine chez Alibert qui a adopté la graphie médiévale boier .

Le premier sens du bouyé, boier est « bouvier » (dérivé du  , latin bos, bovis + -arius), tandis que bouyé, boier vient du latin boarius  un type que nous retrouvons sans toutes les langues romanes. Dans les parlers galloromans remplacé souvent par un dérivé de bœuf.
FEW I,416.[/button apps.atilf.fr/lecteurFEW/lire/10/416

Il y a pas mal de familles Boyer:

Boyer_Famille

J’avais seulement un petit problème avec l’évolution sémantique : « bouvier » > « escargot », mais Mistral l’explique « parce qu’il trace un sillon de bave ».

Le FEW ne mentionne pas ce sens. Qui dit mieux ?

  1. Montagnac dans la page Sources, liens
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Coudougnéro ‘cognassier; borne’ https://www.etymologie-occitane.fr/2017/12/coudougnero-cognassier-borne/ https://www.etymologie-occitane.fr/2017/12/coudougnero-cognassier-borne/#respond Mon, 25 Dec 2017 16:30:05 +0000 http://www.etymologie-occitane.fr/?p=16156  cognassier

 Coudounéro, coudoougnéro « Cognassier »  et dans certaines régions aussi « borne »  une évolution sémantique qui demande une explication.

C’est Michel Prodel qui a attiré mon attention sur cette évolution quand il écrit dans son article Arbustes et diverses autres plantes dans la toponymie de la Corrèze,p2 :

Si les toponymes Coignac, Cognac peuvent être des anciens domaines du dénommé Connus, nom romain attesté (probablement « celui qui hoche la tête »), mais ils peuvent être également compris comme étant des anciens « domaines aux cognassiers »…

L’occitan coudoun ou goudoun « coing » [MIS ; I ; 595] permet d’interpréter les deux toponymes la Goudounèche, le
Goudounet.

et il  a trouvé l’explication de ce sens dans le Dictionnaire languedocien-français.  par Maximin d’Hombres et Gratien Charvet. Alais,1884, qui a écrit :

CoudougneBorneHombres

RollandFlore vol.V p.17  nous donne l’extension géographique de ce phénomène de l’utilisation du cognassier comme borne : dans l’Orléanais, le Lot-et-Garonne, le Tarn-et-Garonne, le Toulousain et le Lauraguais.  On ne sait si l’attestation d’Hombres et Charvet  est localisée  à Alès dans le Gard1 ou simplement copiée sur celle de Pèire Godolin (1580-1649), la première à notre connaissance. .

Note 10 de Rolland avec bibliographieLe FEW II, 1605  fournit le sens »borne »  à Agen et Toulouse et écrit dans le commentaire qu’il y a beaucoup de toponymes  basés sur coudoun dans les parlers saintongeais (Charente maritime, Charente et nord de la Gironde) et renvoie vers plusieurs sources que je n’ai pas pu consulter.  Pégorier nous renseigne : coudounhé nom de lieu à Toulouse, en Dordogne et Languedoc coudounier, coudougnado, en Gascogne coudounièro « bosquet de cognasiers », mais le sens « borne » n’y est pas mentionné.

Coudougnéro est dérivé de coudoun « coing ». Voir coudoun pour l’étymologie.

En ce qui concerne la proposition de Michel Prodel d’y rattacher les toponymes corréziens Goudounèche, le Goudounet il faut remarquer que la forme avec g- initial est limitée au dauphinois d’après Mistral et le FEW II, 1605 qui l’atteste à Cordeac,  Die, Tréminis (Isère) et Lallé mais pas pour la Corrèze. La carte 1510 « cognassier »de l‘Atlas linguistique de la France non plus.

CognassierCreuseALF

 

  1. D’après la notice de la BDP ce dictionnaire représente le patois d’Alès.
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coudoun ‘coing’ https://www.etymologie-occitane.fr/2017/12/coudoun-coing/ https://www.etymologie-occitane.fr/2017/12/coudoun-coing/#respond Fri, 15 Dec 2017 12:19:06 +0000 http://www.etymologie-occitane.fr/?p=16124 Coudoun « coing ».. L’étymologie serait un  cydōnĕum « coing » ou plutôt cotōnĕum. L’histoire est assez compliquée. La première fois que le coing est mentionné   date de d’environ 700 avant JC  chez Alcman un poète lyrique grec qui l’appelle κοδυλον Un demi siècle plus tard il est mentionné par Stésichore  un poète lyrique grec originaire d’Himère en Sicile, dont la période d’activité s’étend de -570 à -540 environ(Wikipedia) qui l’appelle  κυδωνια μαλα.
Pendant la période de la République romaine et encore chez Pline l’Ancien on trouve la forme cotōnĕum. Les auteurs romains comme Columelle écrivent cydōnĕum mālum ou cydōnĕum tout court  comme Properce.

cydonia oblonga

cydonia oblonga

Les étymologistes ont rapproché le nom cydōnĕum du nom de la ville qui s’appelait à l’époque Cydonea  sur l’île de Crête,maintenant La Canée (en grec : τα Χανιά (au pluriel), souvent transcrit en Chaniá ou Haniá, de l’italien La Canea Wikipedia. Par exemple Maximin d’Hombres et Gratien Charvet écrivent dans leur Dictionnaire Languedocien Français (1884):

CoudougnaHombresEtym

Le problème est que nous ne savons pas si c’est la ville qui a donné son nom au fruit et à l’arbre, ou si c’est ce dernier qui a donné son nom à la ville. Il est aussi possible que les deux formes utilisées en latin, cydōnĕum et cotōnĕum, sont des variantes du nom d’origine provenant de l’Asie mineure. Z65,210.

Les noms du coing dans les langues romanes viennent de la forme avec -t-, cotōnĕum. Cliquez sur ce lien vers le FEW II, 1605 cydōnĕum « coing » pour voir les formes  et les dérivés.

La confiture ou gelée de coings s’appelle codonat ou codonhat en ancien provençal est un élément des 13 desserts de Noël.  Ce nom est attesté à Paris à la fin du XIVe siècle coudoignac. Le –c final est peut-être une astuce commerciale pour suggérer une AOP méridionale. Rabelais l’appelle le coudignac  mais pendant la Renaissance apparaît la forme cotignac avec un -t- qui est basée sur la forme latine cotōnĕum  usuelle pendant la période de la République romaine.  L’abbé de Sauvages (1756) distingue le sirop de coings qui est « astringeant, fortifiante » de la gelée de coings ou le cotignac (coudougna);  d’après lui celui qu’on fait à Mâcon est recommandée pour le devoiment.

Michel de Nostradamus donne 3 recettes  dans son ( CTRL + clic pour suivre le lien) :

Excellent , moult utile opuscule à touts necessaire, qui desirent avoir cognoissance de plusieurs exquises receptes,

La première se trouve dans le chapitre XV, page 170 Recette CoingsNostradamus

Pour les cuisinières voici cette recette pris dans une autre  édition plus facile à lire:

CodonatNostradamu1CodonatNostradamus2

Page 174 : Autre façon de faire gellée de coings, plus belle beaucoup..

Page 177 : Autre façon de faire gellée de coings en roche, que sera de goust meilleure

Page 182 : Pour confire des coings à cartiers dens un jour

Pge 184 : Pour confire des coings à cartiers avec le vin cuit

Page 186: Pour faire du codignat qui est d’une substance grande et de saveur bonne

Si un cuisinier ou une cuisinière suit une de ces recettes, j’apprécierai beaucoup être tenu au courant du résultat.

 

L’arbre s’appelle coudougné et à partir de l’Aveyron vers l’ouest  coudougneiro.  Cognassier Cydonia oblonga

Comme coudougneiro signifie aussi « borne  » j’en ai fait un article à part.

Rolland Flore vol.V, p.9 et suivantes « coing, cognassier, confiture gelée de coings

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perus(ses) ‘poires’ https://www.etymologie-occitane.fr/2017/09/perusses-poires/ https://www.etymologie-occitane.fr/2017/09/perusses-poires/#respond Fri, 01 Sep 2017 14:52:52 +0000 http://www.etymologie-occitane.fr/?p=16052 Perusses « poires sauvages »dans un livre  d’Adrienne Durand-Tullou ,    perussiers « poiriers sauvages ». Etymologie *pĭrūceus dérivé de pĭrum « poire » devenu p ĭ ra à partir du pluriel collectif.

Perü, perus est attesté dans les parlers franco-provençaux,   provençaux et est-languedociens.  Voir les attestations dans le FEW VIII, pp.575a-b. D’après le Thesoc  le type perus « poire sauvages » est rare, ( Alpes Maritimes et Charente),
Perus est masculin dans la plupart des parlers1.
L’explication de W. von Wartburg est   que le suffixe –uceus donnait le sens « ressemble à une poire » au mot *pĭrūceus,  donc un fruit de moindre valeur,  et de là « poire sauvage ».   FEW VIII, 577 note 19 . Pourtant ce sens est plutôt rare dans les parlers modernes.

Il y a plusieurs autres dérivés avec ce sens, peron, perot, perassa. Le nom de la poire est en général pera.

Un complément d’information m’est parvenu du Piemonte italien par Franco Bronzat:

Gent Prof. Geuljan
Ai vist vòstre article sus lo mot perus, que es l’unic conoissut dins las Valadas per « pera ». La paraula es tamben en usatge dins una bona partiá dal Piemont e a tamben donat la forma perussier < *PIRUCIARIU per l’albre abó totas las variantas dals derivats de -ARIUS.
Fauc un pichita remarca sus la grafiá; aicèsta chausa es istaa lonjament tractaa dins de reünions dal Conselh de la Lenga Occitana. Alibert, e arribo pas de comprener sa chausiá, a desidat que ç duviá pas esser empleiat dins los diminutius dal temps que la lenga anciana, e per nosautri, tot lo corpus dals doments conoissut com valdés escrivia regularamnt cz&gt; ç. En de mai de l’etimologiá en nòstras valadas avem gardat la prononciacion fricativa interdentala  sie sorda que sonòra. Per aiquò fazem distincion entre çò que ven de s latin o de C+E/I  ç/z ( ai pas lo meian per esciure lo signe grafic just). Se la vos enteressa  agachat mon trabalh publiat dins los Actes dal IV Congrès Internacional de l’AIEO dal 1993. Aicí avem chausit de zo escriure en estend que prononciem en maniera diferenta ( maniera anciana). Confrontar las Nòrmas  Ortografica…de l’Occitan Alpin Oriental. Arribarei jamai de comprener la chausiá de Alibert, totalament incoerentas !
Bon trabalh

C’est moi qui a mis la dernière phrase en gras.

  1. Je pense que la graphie perusses due à Joan Guers qui a « normalisé » la graphie d’Adrienne Durand-Tullou, sert à indiquer qu’il faut prononcer le -s final
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le bolsín est une petite Bourse https://www.etymologie-occitane.fr/2017/08/le-bolsin-est-une-petite-bourse/ https://www.etymologie-occitane.fr/2017/08/le-bolsin-est-une-petite-bourse/#comments Fri, 11 Aug 2017 15:39:18 +0000 http://www.etymologie-occitane.fr/?p=16024 Il y a quelques jours j’ai reçu un mail:

La demi finale du bolsin aura lieu à Manduel le jeudi 17 août 2017 à 18 heures aux arènes de Manduel.

Habitant  Manduel depuis plus de 20 ans,  connais un peu la course camarguaise, l’abrivadole raset et le raseteur, les spectateurs qui avertissent le raseteur avec  avisa lo biou et le toro piscine bien sûr, mais pas le bolsin non. Google m’indique qu’il y en a plusieurs dans la région, mais pas la signification du mot, qui est aussi  introuvable dans les  dictionnaires occitans et français.

Enfin dans l’article becerrada Wikipedia m’explique qu’il s’agit de tauromachie et pas du tout  de course camarguaise, une manifestation pour les aficionados et une nouveauté:

Entre becerrada et novillada est apparu un nouveau type de corrida pour débutants : le bolsin, qui n’est répertorié dans aucune encyclopédie. C’est aussi une corrida d’apprentissage qui se déroule avec des erales (veaux de moins de deux ans) et qui répond aux mêmes règles que la becerrada, que la novillada, que la corrida, et qui se déroule en habit de lumières11.

La note 11 « définition de bolsin »,,  m’amène à une page avec plus de détails(www.imagesplus.fr) :

BolsinPhotothèque

L’auteur écrit « le mot bolsin signifie « coulisse » en espagnol.  Comme d’habitude je vérifie. Le mot espagnol n’est pas bolsin, mais bolsín
(On prononce le  -i- et le -n). Ce sens ne se trouve pas dans le dictionnaire de la Real Academia, qui le définit comme une petite bourse ou marché:

bolsinRAEIl s’agit donc d’une réunion de boursiers en dehors des heures et du site réglementé.  L’etymologie est le mot bolsa « bourse » c’est-à-dire au sens de « Lieu où des personnes (négociants, agents de changes, courtiers, etc.) s’assemblent périodiquement » etc.  La Real Academia écrit:

bolsa deuxL’étymologie fournie par la Real Academia est le nom de famille flamande van der Bourse à Bruges.
Cela m’étonne, mais elle est aussi mentionnée avec réserve, dans le Trésor de la languefrançaise (CNRTL):

Guichardin dans sa Description des Pays-Bas [1567] chapitre Il Ritratto della Borsa d’Anversa, le mot borsa, d’abord appliqué à la bourse de Bruges, devrait son nom à une place où se trouvait la maison, ornée de trois bourses d’une noble famille appelée della Borsa [van Der Burse], lieu de réunion des commerçants de la ville

et  par le dictionnaire étymologique du néerlandais, qui y ajoute  :

Le mot flamand/néerlandais Beurs a été emprunté par différentes langues: allemand Börse [1531]; Anglais bourse; danois Børs; suédois Börs; norvégien Børs; français Bourse (encore avec majuscule) [1549]; Italien (via français) Borsa [18ème siècle]; espagnol bolsa.

L’hstoire de bolsin est récente. Une discussion dans le forum de  Wordreference   nous explique  que

Hoy en día el término[bolsin taurino] se refiere a un concurso para maletillas o aspirantes jóvenes (menores de 21 años) a toreros. Hay muchos al año y en distintas localidades de España. Pero hay referencias periodísticas de hace bastantes años en donde el término se empleaba con el sentido actual de « escalafón » [fr; hiérarchie; échelle]. Veamos unos ejemplos:

El origen del término « bolsín taurino » es el de « bolsa taurina« . Bolsa taurina era en el toreo, parece ser, lo que la bolsa de comercio en el mundo empresarial (comercial e industrial). Como ya dije anteriormente, lo que actualmente se denomina « escalafón ». He encontrado un artículo titulado « Alza y Baja » en el periódico madrileño « El Enano » del 23 de agosto de 1908, donde se puede leer:

« No hay cosa más variable y que esté sujeto á fluctuaciones que el papel taurino… En fin, lectores apreciables, que si todas las bolsas son inseguras, oscilantes y engañosas, la bolsa taurina es sobre cualquier otra de las que oscila más y alucina más. Y no hablemos del alza y baja de los matadores ya conocidos y juzgados de antes. Las corridas de provincias influyen en el mercado taurino con una eficacia aterradora… »

« Sigue subiendo el papel Quinito, que es el que más alto se cotiza este año en la Bolsa taurina. »
El País, Madrid, 9-5-1902.

Los Márquez, que tan lisonjera subida experimentaron en la bolsa taurina el lunes de Pascua, tuvieron el domingo último una lamentable depreciación. Es lástima. Estos valores, en alza durante el año anterior en casi todos los mercados de provincias, se cotizaron muy altos también en Madrid. ¿Por qué esta baja tan sensible? El pánico en las operaciones últimas pudieran explicar el fenómeno. Un poco de buena voluntad, más ánimo y menos mandanga es lo que falta a los Márguez para volver a recuperar el valor momentáneamente perdido.
Muchas Gracias, Madrid, 25-4-1925.

En français la même évolution s’est produite.(Voir bourse2 CNRTL). On parle de la Bourse du Travail, d’une bourse de timbres, et quand j’étais artisan lapidaire j’allais à des Bourses aux minéraux et fossiles.

 

 

 

 

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Bazarutà ‘jacasser’ https://www.etymologie-occitane.fr/2017/06/bazaruta-jacasser/ https://www.etymologie-occitane.fr/2017/06/bazaruta-jacasser/#respond Tue, 27 Jun 2017 14:09:15 +0000 http://www.etymologie-occitane.fr/?p=15994 Dans le blog Marseille  je trouve la définition  suivante du français régional

bazarette Du provençal basaruta « jacasser ». Par rapport à barjaquer, c’est le concept de prolixité qui est ici prépondérant. Indiquer qu’une bazarette est atteinte de logorrhée profuse constitue en soi une redondance facile. 

L’étymologiede basaruta est le persan bāzār « marché ». Il y a des attestations anciennes du mot bazar, mais le riche développement sémantique et lexical ne date que du XIXe siècle.  Le dérivé baruta est limité à la région marseillaise.

FEW XIX,33 :

Bazarut FEW

Mais qu’est-ce que font les habitants de l’île  Bazaruto ?

 

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mascaret https://www.etymologie-occitane.fr/2017/05/mascaret/ https://www.etymologie-occitane.fr/2017/05/mascaret/#respond Mon, 29 May 2017 09:28:45 +0000 http://www.etymologie-occitane.fr/?p=15933 Mascaret « onde lourde qui devient lame de fond aux marées d’équinoxe et qui remonte au plus profond  des terres les humeurs océanes » Définition trouvée dans le Guide de l’abbaye de La Sauve-Majeure, lors d’une visite de ce site magnifique de l’Entre-deux-Mers.

Étymologie. Le FEW VI/1,430b rattache ce mot à la racine pré-indo-européenne mask- « noir » et plus précisément au dérivé diminutif mascaret, mascarete « petite bovine dont la face est tachetée de noir, de blanc, de gris »  dans la note 11, p.439b. C’est Lazare Sainéan, dans Les sources indigènes de l’étymologie française volume1, p.261 qui propose ce rattachement. Il écrit : « C’est au fond la même image que la mer  moutonnante couverte de vagues blanchissantes précipitées par  le vent ».

Grâce à YouTube nous pouvons voir des mascarets ! Ci-dessous une image tiré d’une vidéo dans YouTube Il faut avoir un peu de patience, la boue n’arrive qu’au bout d’une minute de film.

mascaret une onde lourde de boue s’étend sur le terrain.

Le mascaret ne me fait pas du tout penser à un troupeau de bovins noirs. Cela ressemble plus à un gros nuage: 

mascare le ciel se mascare

Je rattache donc le mascaret directement au sens le plus répandu du verbe mascar « noircir, barbouiller ».  Regardez la vidéo ! Impressionnant.

Un mascaret pour les surfeurs en Gironde.

Un mascaret chinois Le dragon d’argent.

 

 

 

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olva ‘balle; étincelle’ https://www.etymologie-occitane.fr/2017/04/olva-balle-etincelle/ https://www.etymologie-occitane.fr/2017/04/olva-balle-etincelle/#respond Mon, 10 Apr 2017 12:13:02 +0000 http://www.etymologie-occitane.fr/?p=15911 Olfa, olva,olvas au pluriel signifie « balle de céréales, de blé ou d’avoine ». Le Thesoc donne les attestations des  Atlas linguistiques:  olfa dans ARIEGE, AUDE , olva dans AVEYRON, CANTAL, HAUTE-LOIRE, LOT, LOT-ET-GARONNE, LOZERE, TARN-ET-GARONNE. olvas  dans DORDOGNE, LOT, LOT-ET-G

Ce qui m’a intrigué est le fait que dans plusieurs endroits le mot  signifie « étincelle(s) » mais le Thesoc n’indique pas s’il signifie également « balle de blé etc; » dans ces villages. Pour le savoir il faut les comparer  aux données des des articles « étincelles » dans les départements ALLIER, ARDECHE, AVEYRON, HAUTE-LOIRE, LOZERE.  et surtout consulter l’article ūlwo, ūlwa du FEW XIV,16-17.

olva--paille-d-avoine-de-plan-rapproché      olva-Étincelles

L’étymologie de cette famille de mots nous a éclairé. Il s’agit du mot gaulois ūlwo, ūlwa « poussière » qu’on retrouve entre autres dans le breton ulfenn « duvet qui s’élève du lin, en le peignant ».

En ancien rouergat est attesté olpha avec le sens  « paille d’avoine dont on se servait pour garnir les paillasses et les traversins ». D’après le FEW XIV,16-17 le sens « balle » se trouve principalement dans les Alpes de l’Ouest et en languedocien central, mais les attestation du Thesoc montrent que la répartition géographique va jusqu’à la Garonne.

Le sens « étincelles » qui s’est développé à partir de « cendre, poussières qui s’échappent du fer chauffé à blanc »,   est beaucoup plus répandu et se retrouve en Gascogne, en franco-provençal et dans le domaine d’oïl.  Le Thesoc ne nous fournit que des attestations dans les départements ALLIER, ARDECHE, AVEYRON, HAUTE-LOIRE, LOZERE.  Allez revoir l’article du FEW.

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