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Guèine "renard"

Guèine « renard ». L’étymologie est certainement un nom propre d’origine germanique.  Le FEW suit Meyer-Lübke et propose  le nom Winald. La première attestation date de 1190 et vient de l’ancien occitan guiner 1

 

Raynouard_guiner     renard

En occitan moderne  guèine  « renard » est attesté  dans l’Aude, l’Aveyron, l’Hérault et  le Tarn (Thesoc).     A St-André de Najac (Aveyron) guino désigne une « vache au pelage rouge » et un  guinet  un « boeuf aupelage rouge ».  Guineu « renard » est aussi attesté en catalan depuis le XIIIe siècle. D’après Alibert guèine  signifie « méchant, traître, perfide, felon »  à Aurillac et en Quercy, ce qui est tout proche sémantiquement parlant.

A Toulouse existe une expression  fa la guinèu  « chômer, ne rien faire; défier » qui d’après le FEW  est un emploi au figuré, inspiré par le fait qu’un renard semble observer de longues heures son environnement sans bouger. A Belmont-sur -Rance fa guinèlo  est « se cacher pour épier; faire le guet » En limousin un gueinard  est un « indolent ».

Au XIXe siècle  apparaît en argot parisien  le mot  guinal  « juif »  et à la fin du siècle avec les sens « usurier; marchand de chiffons en gros »; le  grand guinal  est le « mont de piété » et le verbe guinaliser, guignaliser    « circonscrire; faire de l’usure; acheter à vil prix ».  Il n’est pas impossible que l’origine de ces mots d’argot est à chercher dans le domaine occitan. 2

L’adj.  guèine  existe dans l’Aude avec le sens « mal bâti, mal fagoté »  en limousin il signifie  » maladroit, fainéant » et en Béarn gayne  est « louche ».  Jusqu’ici on n’a pas réussi à établir un lien sémantique avec le renard.

_________________________

  1. Avec un changement de suffixe; dans Raynouard
  2. Il y a une attestation en ancien français de guinal   « sot » ou « homme rusé » ou « juif » mais l’interprétation semble être difficile. FEW XIV, 587b

Actualités "Anguilles"

Les anguilles et l’industrie de la pêche à l’anguille sont  en baisse aux Pays-Bas et le reste de l’Europe depuis plusieurs décennies. L’Union européenne a donc décidé  un programme de redressement.

Il y a certainement des possibilités en Camargue.  Voir mon article  Bouirons « civelles » et la pisciculture des anguilles en Camargue.

Intéressé par les anguilles et la pisciculture? Suivez ce lien si vous comprenez l’anglais ou mieux encore  le néerlandais.

Il y a une vidéo  des  bouirons « civelles » qui rentrent dans une  rivière par un trou percé dans une écluse. Solution à un problème typiquement néerlandais (les polders) qu’on n’aura pas en Camargue.

 


 

Serva "cavité percée avec poissons vivants&qu...

Serva   « boutique » ou « bascule » en français d’après le baron de Rivière dans les Considérations... sur les anguilles en Camargue (1841).  « Boutique ou bascule appelé serve dans le Midi. » A la fin de l’article boutique   du TLF  il y a la remarque:

Rem. Dans le domaine de la pêche, le mot désigne une cavité contenant les poissons vivants, placée à l’avant ou à l’arrière d’un bateau de pêche où l’eau peut circuler grâce à des trous aménagés à cet effet (d’apr. Pollet 1970).

Le verbe latin servare « conserver »  s’est conservé en ancien occitan et en occitan moderne avec les sens « garder, observer (une règle, la chasteté), réserver qch.  pour quelqu’un; conserver ». Le dérivé serva « réservoir d’eau où l’on conserve le poisson » est attesté depuis  1395 et vivant dans tout le domaine occitan, franco-provençal  et jusqu’en Bourgogne.  Les définitions données par les dictionnaires locaux varient bien sûr souvent, cela va de  « bassin d’agrément » à  « écluse de moulin ».

En Camargue et en mer, une serva  devient une « boutique » au sens TLF. D’après le Thesoc   une serva est une « mare«  en Corrèze et les Landes.

Le sens « garder, conserver » est maintenu aussi dans :

servans "raisins de garde"  et   servos "pots de conserves" Sauvages S2

Voir l’article  Bouirons  « civelles » pour les autres mots concernant les anguilles.

Bouirons ‘civelles’ et la pisciculture...

Les bouirons  sont les toutes petites anguilles, en français les « civelles : Jeune anguille, de la taille d’un gros ver, ainsi nommée à la fin de sa période larvaire,…TLF). En cherchant des attestations du mot arabic « espèce de moustiques », j’ai suivi les indications de E.Rolland Faune et j’ai retrouvé l’article du baron de Rivière sur les anguilles en Camargue intitulé :

Le baron  de Rivière1, un homme très cultivé, donne un aperçu de l’histoire de la pisciculture depuis l’antiquité.  Il fait des propositions pour  développer l’élevage des anguilles en Camargue. Il a beaucoup voyagé et il conseille aux pêcheurs camarguais de suivre l’exemple des Hollandais.  En effet l’élevage et la consommation de l’anguille  y est/était importante. Mais la capture des civelles pour le marché asiatique et la pollution  menacent la reproduction de l’anguille. Voir l’article dans Wikipedia. Plusieurs copains qui connaissent bien la Camargue, m’ont dit qu’il n’y en a plus pratiquement. Dans le cadre de l’Europe, il y a actuellement des tentatives de faire revivre l’aquaculture ou pisciculture des anguilles. Voir cet article en anglais.

tête de civelle de 12 jours

Dans ses  Considérations2 , le baron nous fournit plusieurs mots locaux camarguais.

Bouirons

      

L’ennemi le plus dangereux a été l’homme. Il n’y en a presque plus.

L’étymologie de bouiron  est le latin botryo, botryonem « grappe de raisins », mot emprunté au grec.   L’image ci-dessus explique bien l’évolution sémantique « grappe de raisins » > « grappe de civelles ». Antoine Thomas  nous fournit une signification analogue et une explication plus précise:

bouiron1Thomas

bouiron2

Le FEW (I, 467a) suit Mistral et  classe birounado  comme dérivé de bouiron. Comme il s’agit d’un article du FEW qui ne sera pas revu ni corrigé, j’ai consulté le LEI  s.v. botryo, -onem. Là, il y a une remarque intéressante concernant l’influence du grec dans la Gallia Narbonenis . Le grécisme botro se serait répandu à partir de la colonie phocéenne en Asie Mineure et le type botryone aurait été créé dans le latin parlé dans la Gallia Narbonensis, ce qui expliquerait la survivance de bouiroun « grappe de vers enfilés pour la pêche des anguilles » en occitan (cf. ci-dessous Mistral)  et botiro  avec le même sens   en catalan.

A plusieurs reprises nous avons constaté qu’un mot grec a été introduit en occitan et notamment en languedocien, directement par les Grecs et non pas par les Romains.  Si cette explication vaut également pour bouiron  c’est le grec βοτρυων évolué en botryon en latin languedocien de l’époque,  qui est à son origine.  Voir aussi l’article petas ou pedas.

Fréderic Mistral  a plusieurs significations et deux dérivés  dans son Trésor:

Bouiroun1 Mistral

 

Les autres mots camarguais que j’ai trouvés dans les Considérations  du baron de Rivière, sont:

Les pougaou « anguilles de 500 gr environ ».

Les bomarenques  « anguilles de 125 gr »

Les pounchurotes  « petites pointues » synonyme de lufru.

Les margagnons  ou  lachinansqu’on appelle  soufflards  dans quelques localités.

Le  cod  « filet à anguilles »

Les   boutiques ou bascules, appelés  serves   dans le Midi. Ce sont des bateaux percés de trous en communication avec l’eau.

Les  anguilles de dégout  et  dégoutter les anguilles.    Degouttar avec le sens  « égoutter » est un dérivé de goutte  du latin gutta qui avait le même sens. Le verbe  et le substantif   dégou(t) sont assez courants en est-occitan.

En languedocien il y a un dicton sé noun plóou dégouto  « se dit par rapport à tous ceux à qui échoit une chance au-dessous de leurs prétentions, mais encore passable »

___________________________________

  1. Il s’agit probablement de Louis de Rivière, maire de Saint-Gilles. C’est lui aussi qui a démontré la possibilité de la culture du riz en Camargue.
  2. Consultable ici en format PDF: Considerations_Rivière

Pougaou "anguille"

Pougaou « anguille ». L’étymologie est l’adjectif  latin pollicaris « de la longueur d’un pouce », qui en occitan est devenu pollicalis par changement de suffixe. Le mot pougaou  est né en combinaison avec anguilla   ce qui se retrouve dans le fait que pougau  est un substantif féminin d’après les dictionnaires. Dans l’Alibert  s.v. pogau on trouve en plus les sens « jeune fille bien prise, tendron ».

anguilla latirostris

anguilla latirostris

 Mais l’histoire n’est pas finie.  Pougaou est attesté dans les Bouches-du-Rhône  et à Palavas comme « anguille de la grosse espèce » . Un copain, bon connaisseur de la Camargue, me le confirme.

Le grand savant du XVIIIe siècle Henri Louis Duhamel du Monceau mentionne pour le Gard la forme pougalle  dans son  Traité général des pesches…

Gazeta, gaseta, gazette

Gazeta s.f. « journal ». Il y a deux propositions concernant l’étymologie du mot gazetta.   Mais  voyons d’abord l’histoire de la première Gazetta « journal ».

Au milieu du XVIe siècle, avant 1580 en tout cas (TLF), les gouvernants de Venise décidaient d’éditer une fois par semaine un petit journal avec des informations sur les voyages des bateaux qui se trouvaient en haute mer un peu partout dans le monde. Le port de Venise était à l’époque un des ports les plus importants du monde occidental.  Ci-dessous  une image d’un chantier naval  à Venise qui date du XVIe siècle.

               

Un chantier naval à Venise au XVIe s.                                                                                 Andrea Gritti, doge de Venise

Dans ce journal étaient  publiées aussi  les nouvelles réglementations et les décisions prises par le doge et ses conseillers . Le titre de cette « feuille volante d’information » était la Gazeta de le novite (TLF).1.

On suppose que le nom Gazeta a été choisi parce qu’elle était vendue une  gazeta ou gazzeta qui valait deux soldi (sous), frappée depuis 1538 par le doge Andrea Gritti .  J’ai trouvé une description de cette pièce de monnaie : Côté face il y a la représentation d’un lion ailé  et côté pile celle de la Justice assise sur deux autres lions, avec la devise Justitiam diligite.   Le titre de la pièce était de 452 carats par marc2.  (Source)  Sur le côté pile est écrit SANCTVS MARCVS VENETVS. Elle était en argent.

gazeta de Venise

Gazeta en argent, frappée de1559-1567

Voici des extraits de deux dictionnaires du vénitien du XIXe siècle:

gazeta    Gaza

(Source de 1821; c’est la 3e éd.)                                                                                     (Source de 1829)

Ensuite le nom  gazetta, gazette   a eu beaucoup de succès depuis  le XVIIe siècle en français, anglais, allemand etc. et a été adopté par beaucoup d’éditeurs.

Voilà pour l’histoire de l’objet.

L’étymologie du mot gazette  la plus répandue3   est gazeta  « petite pie », un dérivé du vénitien gaza « pie ».    Le lien sémantique entre  gaza  « pie » et gazeta « pièce de monnaie »  serait la représentation d’une pie sur la gazeta « monnaie »La linguiste Henriette Walter écrit   « du vénitien gazeta,  piécette sur laquelle se trouvait  représentée une petite pie » (p.170) . D’autres ont écrit qu’il y avait l’image d’une pie sur l’entête du journal, mais  dans les plus anciens numéros conservés  à Florence il n’y en a pas. (Harper)

Pourtant une  gazeta  n’est pas une piécette et il n’y pas de représentation d’une petite pie dessus.  De plus, la renommée de la pie est qu’elle est très bruyante et qu’elle jacasse et bavarde.  Il est inimaginable que les doges de Venise aient approuvé comme  titre de leur bulletin un nom qui signifie quelque chose comme La Bavarde. Ce n’est que plus tard que le mot gazette est devenu péjorative. Selon le Dictionnaire universel de Antoine Furetière (1688-1689),

« Gazette est un mot qui désigne «un petit imprimé qu’on débite toutes les semaines, qui contient des nouvelles de toutes sortes de pays. On appelle figurément Gazette, une femme qui scait toutes les nouvelles de son quartier & qui les va publier en tous lieux de sa connoissance. En ce sens, il ne se prend qu’en mauvaise part. Ce mot vient de gazetta, qui signifie une espèce de monnaie de Venise, qui estoit le prix ordinaire du cahier des nouvelles courantes, Ce nom a été depuis transporté au cahier même. »

L’évolution du contenu des Gazettes,  de « bulletin d’information » vers « un petit imprimé qu’on débite toutes les semaines, qui contient des nouvelles de toutes sortes de pays » a entrainé un jeu de mots avec gaza  « pie », un oiseau qui jacasse.  Ensuite  la comparaison a été complétée par la  transformation  fantaisiste du  leone alato (le lion ailé) de la gazeta vénitienne  en pie.  Les étymologistes avant internet n’avaient pas la possibilité de vérifier l’image frappée sur la gazeta vénitienne. Cette étymologie est donc fausse.

La deuxième étymologie proposée par Devoto et reprise par le TLF  est le latin classique gaza « trésor, richesse » emprunté au grec γ α ́ ζ α (gadza ) « trésor du roi de Perse ».  Le nom gazetta  « petit trésor » aurait plu  à Andrea Gritti.  Quand ses successeurs ont décidé d’éditer un bulletin d’information, ils ont choisi le nom Gazetta  et fixé le prix de ce petit trésor d’information  pour les Vénitiens qui étaient restés sur le quai à  1 gazeta.


leone alata        gaza in bagno

 

  1. Je n’ai pas encore réussi à trouver un exemplaire numérisé, mais je pense que la Gazeta était rédigée en vénitien, puisque destinée aux Venitiens.
  2. Aveva impresso un leone alato  in piedi e la immagine della Giustizia seduta sopra altri due leoni col motto Justitiam diligite Il suo titolo a peggio era di carati 452 per marca  »
  3. Le FEW l’a classé dans l’article gajus « geai ».

Brio, brino, brigno ‘gousse d’ail&rsqu...

Brio, brino, brigno s.f. « gousse d’ail ». L’étymologie est peut-être une racine gauloise *brinos « rejeton, tige » avec le suffixeia , mais jusqu’ici on ne connaît aucun mot celtique qui y correspond. Le 15/7/2016 : Pierre Gastal m’en fournit plusieurs ! Voir ce qu’il écrit en bas de page. .

L’évolution sémantique  « rejeton »  > « gousse  » s’explique peut-être par la forme et la fonction de la gousse.  En néerlandais il y a eu une évolution analogue. Une gousse d’ail  est nommée « teen » mot qui  signifie « tige fine, rejeton ». Je n’en suis pas sûr, parce que le mot teen  signifie aussi « orteil » et je ne connais pas encore l’histoire de teen « gousse d’ail ».

brigno-d'ail               

Il s’agit d’un tout petit groupe d’attestations. La première de ce groupe vient de l’Aveyron  (Vayssier) . Dans le  Gers  et et le  Tarn-et-Garonne la forme est   brio, dans la Hte-Garonne c’est brino. ( Thesoc type brinha)

L’article  brinos  du FEW comprend principalement des mots qui désignent des tiges, verges, rejetons, des brins. etc.  Mistral  fournit le mot brigno pour le Dauphinois avec le sens « plante herbacée très fine, qu’on emploie quelquefois en guise de bruyère pour ramer les vers à soie ».  Avec un sens très proche brinha  « sorte de roseau (pour faire des paillasses), carex; Une herbe coupante des marécages] » il a survécu à Die (Han Schook).

brinha -carex

La graphie donnée par le Thesoc, brinha vient d’Alibert, mais les gens du  Gers  et du Tarn-et-Garonne prononcent  brio, et dans la Hte-Garonne c’est brino.

Pierre Gastal, spécialiste du Celtique, m’écrit  qu’il y a bien des mots celtiques qui correspondent à cette origine:

Il est bien vrai que *brinos, qui serait à l’origine du français “brin” (celui-ci dit “peut-être gaulois” par le Dictionnaire étymologique Larousse) n’est cité ni par G. Dottin, ni par P.-Y. Lambert, et pas davantage dans le dictionnaire gaulois de X. Delamarre.
Cependant le mot est bien présent dans les langues celtiques :
V.bret. breun (breyen déb. XVe s. ; bryenen, au sing. 1732), breton mod. brien-enn, coll., « brins (de filasse, de lin), petites tiges végétales, bribes », corresp. au corn. brewyon et au gall. briwion.
On le trouve même en espagnol sous la forme brizna (brin). Le sens premier de la racine indo-européenne semble être : fragment, miette, petit morceau détaché, brisé de quelque chose de plus gros.

 

 

Gabian ‘mouette’

Gabian « mouette » est attesté en provençal,  à Nice et  en languedocien de l’est,  entre autres au Grau-du-Roi. Cotgrave, un lexicographe anglais de la fin du XVIe siècle et excellent connaisseur de l’occitan,  le mentionne dans son dictionnaire en 1611. Il l’écrit gavian et cette graphie passe en 1845 dans le dictionnaire de Bescherelle et il reste ensuite dans les Larousse jusqu’en 1930 sans qu’il soit vivant en français!

A Hyères et à La Ciotat ainsi que dans le département Bouche-du Rhône,  Edmont (l’enquêteur pour l’Atlas Linguistique de la France, ALF) a noté au début du XXe siècle le dérivé gabino  « mouette », mot déjà attesté en 1300 en Provence.  A Nice  une gabino  est une « mouette à 3 doigts » (Rissa tridactyla; Wikipedia).

D’après Wikipedia  le gabian  est le Goéland leucophée (Larus michahellis)

gabino tridactyle

 

 

 

           gabian goeland

goéland

L’abbé de Sauvages (S1)  écrit que gafêto  est synonyme de banêlo « une mouette de la grosseur d’un pigeon. Elle a le  plumage d’un cendré clair. Le bec qui a un pouce de longueur, a le bout noir, le reste est jaunâtre.  »  ( Si vous pouvez me fournir plus de détails, contactez-moi!).

Je constate avec le web que le mot est très vivant. Par exemple ici « On y trouve une majorité de mouettes rieuses, les plus répandues sur nos côtes ; en Provence, on les appelle des  » gabianolo « , puisqu’elles sont parentes des goélands.  » et surtout les Gabians de Marseille.

Deux gabians  en action.

L’étymologie est le latin gavia   « mouette » qu’on retrouve en  Sicile, et sous forme du dérivé  gavina  « mouette (Larus canus) » en italien, catalan et espagnol. Les étymologistes ne sont pas d’accord sur l’origine du mot gavia. Faut-il le rattacher à gaba « gorge, goître » ou à gava  « cours d’eau ».

Le FEW fournit aussi pour Marseille et Nice le sens au figuré de gabian  « mortier où l’on voit de gros morceaux de chaux non délayée »,  image qu’il explique par le fait que ces morceaux  ressemblent aux ailes blanches des mouettes.   Par contre  gabian  avec les sens de « employé de fermier général » (Marseille); « douanier » (Nice) et  « gabelou » (Puisserguier)   donnés dans le même article  font à mon avis partie de la famille gabela  « gabelle ».

Un visiteur me signale un Entretien avec Pierre Meynadier,  auteur et réalisateur du film Marius Gandolfi, le gabian paru dans le blog de France 3 Provence le 8 avril 2013.