cat-right

Bes

Bes, beç « bouleau » est d’origine celtique *betw- « bouleau ». Il a été conseré sous différentes formes en galloroman. La forme occitane et franco-provençale repose sur la forme *bettiu. La première attestation vient des archives départementales de la Creuse: elle est tiré du cartulaire de Bonlieu.

bes

Plusieurs dérivés sont formés à partir de *bettiu : vesou (Gard), bessou (limousin, M), bessoillado « lieu planté de jeunes bouleaux ».

Une dérivation de la racine celtique *betw- > *betullu est à l’origine des formes bedout, bedouk attestés en gascon, espagnol abedul et un *bettullu ou bettulla des formes avec maintien du -t- comme Barcelonnette betoul (s.m.) et ancien occitan bethoule (s.f.), italien betulla. La forme feminine s’explique comme un pluriel à l’origine de *bettullu « bouleau » > bettulla « bouleaux, ou plantation de bouleaux » qui a été utilisé comme un singulier. Il y a une grande quantité de toponymes surtout dans l’ouest. Pour les formes occitanes modernes, voir Thesoc.

Bernado

Bernado, bernada « mante religieuse », vient du  nom propre germanique Bernhart latinisé en Bernardus. En ancien français nous trouvons dès le XIIIe siècle l’adjectif bernart avec le sens  » sot, niais, nigaud », sens conservé en occitan. (Mistral). L’origine de cette signification est peut-être le nom Bernard, l‘âne dans le Roman du Renard qui date du XIIe-XIIIe siècle, mais le contraire est aussi possible. Asinus signifiait déjà « stupide » en latin: voir ase.

En occitan Bernat (problement de Saint Bernard de Citeaux, cf.TLF), a été donné à plusieurs animaux: bernat-pudent « tout animal exhalant une mauvaise odeur »(M), rat-bernat « grimpereau » (Aveyron) et Languedocien bernat-l’hermite « pagurus bernhardus », qui est passé en français. Le qualificatif d‘ermite est dû au fait que ce crustacé vit toujours solitaire et s’installe dans un coquillage comme dans un ermitage (TLF).
Enfin dans la Drôme, la voie lactée s’appelle tsami sen Bernar. Si vous connaissez la raison de ce nom contactez-moi. Merci d’avance.!

 

Beluga, belugue

Beluga, belugue « étincelle » . Un dérivé de languedocien belé « éclair, éclat de lumière » et le verbe belejá « éclairer, briller comme l’éclair ».   Von Wartburg pense à un celtique *belos « clair, brillant ».  Le 1er mai, les païens irlandais faisaient un grand feu dans lequel ils  brûlaient du bétail, c’était le bel-tene. Le mot anglo-saxon bael signifie « feu ».

Une beluga  sur la page de titre de mon guide pratique pour ceux qui veulent apprendre à  tailler des pierres précieuses et fines (sauf le diamant !)

La taille des pierres précieuses et fines

Dans le Lessico Etimologico Italiano   s.v. belluc-vous trouverez  l’etat actuel des recherches étymologiquesBeluga  appartient à une famille préromane ballūc-/bellūc-;pallūc-; barlūc- qui signifie « brillant »

Si vous cherchez « bael + fire » sous Google vous trouverez plusieurs sites anglais. Bael est aussi le nom d’un démon, du diable.
Sur beltane j’ai trouvé sur internet :

Beltane was a day representing many things to the Celtic people. It was the second of the four fire festivals. To most it celebrated the sun God, Baal(British)/ Bel(Irish)/ Beli(Welsh)/ Belanos(Pan-Celtic), although the sun appears to have been originally revered as a goddess. Bel means bright or shining and there is no sexual distinction attached to it. The Gaelic nouns for the sun are still female. In Wales, Rhiannon, who is also a solar deity, would come back from the land of the dead/winter on this day. In Scotland, the Seelie Court arrives and takes control back from the Unseelie Court.

Dans le Tarn-et-Garonne vous trouverez La belugueta de TG’OC : un nouvel outil de promotion de la culture occitane . “Tarn e Garona occitan / Association Frédéric Cayrou” vient de créer, avec le soutien d’Autriche et Pays d’Oc cet outil simple et remarquable à la fois : la belugueta de TG’OC, la petite étincelle de Tarn et Garonne occitan.

Bavard

Bavard, babard. Attention aux faux amis : bavard (pr. babart, féminin babardo) signifie aussi « orgueilleux, -se ». Pour Mistral bavard signifie 1. bavard 2.fanfaron. L’évolution sémantique de « bavarder » > « fanfaronner » ou « se moquer » ou « mentir » se trouve un peu partout dans le domaine galloroman. Le premier sens, « bavard » a même dû se perdre dans certains parlers. Voir le Thesoc, bavarder pour constater qu’il n’y a que trois ou quatre villages où l’on a donné le type bavarder.

L’étymon est une racine*baba « bave », qui a donné le dérivé babar « baver », et comme sens secondaire en occitan bavuno, babuno « petite pluie, bruine » et au figuré bava(r) « dire son secret », bavardà.

Batudo

Batuda, batudo « demi-journée de travail ».  En provençal « séance de travail entre deux repas », ce qui revient  au même.  D’après l‘abbé de Sauvages batudo est un terme de tireur ou fileur de soie « la quantité de cocons mise en une fois dans le bassin et remuée avec le balais à battre ». Une spécialisation sémantique.

Dérivé du part. passé battuta du verbe latin battuere, « battre ». L’idée de base doit être « le travail qui est fait d’un seul trait ».
Une évolution sémantique comparable a eu lieu dans le mot français coup dans des locutions comme être dans le coup, d’un seul coup, etc.