cat-right

Cagnard

Cagnard « lieu chaud, endroit en plein soleil« . Dans notre région où le soleil peut taper fort , nous trouvons une grande famille de mots qui viennent tous du latin parlé *cania  « chienne  ». Quelques exemples: à Alès encagna « exciter, envenimer  » , l , cagno  » paresse  » , cagnotte  » coiffe de femme en indienne « , cagnoutà   » être la cagnoto à qn. »  Acagnarda « abriter une plante » , ou comme verbe réfléchi « se blottir au soleil » une expression qui se trouve déjà dans le Dictionnaire languedocienfrançais  de l’abbé de Sauvages paru à Nîmes en 1756.
En français cagnard  » paresseux, fainéant «.  A ce propos l’ abbé fait deux remarques :  » le François n’a pas de nom propre pour rendre cagnar  » et plus loin il écrit  » ceux qui prennent le soleil au cagnar sont des gens désœuvrés à qui on a donné probablement pour cela le nom de cagnar, qui est François dans ce sens, lorsque le Languedocien étoit la langue courante d’une bonne partie du Royaume & celle de la Cour.  » Voir ci-dessous n° 6.

Le mot *cania a été formé probablement déjà en latin. Nous le retrouvons en italien cagna et dans les patois du Nord de l’Italie cania a donné de nombreux dérivés, comme dans le Midi de la France. Dans le domaine de la langue d’oïl c’est le type chienne dérivée du masculin chien donc pas de cania qui domine.

*cania

Une question peut se poser : Pourquoi cania et pourquoi pas vacca ou n’importe quel autre animal? La réponse nous est donnée par l’astronomie: L’apparition de Sirius, l’étoile la plus importante de la constellation du Grand Chien, tombait dans l’antiquité en même temps que la solstice de l’été le 21 ou 22 juin.Un autre nom pour Sirius est Canicula. En Occident, la canicule était censée survenir au moment où Sirius se lève et se couche en même temps que le Soleil, c’est-à-dire grosso modo, au Moyen Âge , pendant le solstice d’été. Canicule ou Sirius se lève et se couche pendant cette période précisément avec le soleil et elle n’est donc pas visible.. Les croyances populaires attribuaient à la présence de Sirius les chaleurs plus vives de juin. Par métonymie cette période de grande chaleur est nommée ‘canicule‘.

La constellation  Canis major

La canicule tombe actuellement plus tard,  en juillet, parce que le soleil ne se retrouve pas exactement au bout d’une année à la même place dans le ciel ; il est en retard par rapport aux constellations, et ce retard augmentant tous les ans, le soleil se lèvera dans la constellation du Grand Chien successivement en août, en septembre, en octobre, et enfin en plein hiver. De telle sorte que, dans quelques milliers d’années, nos descendants accuseront peut-être la canicule de ramener sur la terre les froids rigoureux de l’hiver ! Pour tout savoir suivez le lien.

Cagno, cagne. A partir du sens « chienne », nous trouvons le mot cagne et ses dérivés avec des significations qui reposent soit sur la ressemblance physique d’un chien avec des objets comme par exemple des chenets, soit sur les traits de caractère des chiens qui cherchent un endroit au soleil pour ne rien faire (français cagnard  » paresseux « ), qui sont lâche, etc. Cagne et ses dérivés sont indigènes en occitan et ils ont été empruntés massivement par le français et les patois de la langue d’oïl. En occitan nous trouvons entre autres les groupes sémantiques suivants:

1. Descendance: Languedocien de la bono cagno « de la bonne sorte » (Mistral), mais en ancien occitan n’existent que des expressions péjoratives: de puta canha. Cette expression a dû naître dans un contexte comme « né(e) d’une chienne ».
2. Mauvais caractère : Languedocien faire la cagno  » faire la grimace, dédaigner » et provençal cagno « mauvais humeur ». A ce deuxième groupe appartiennent aussi acagna « irriter » (Var) et marseillais encagnar « provoquer », Alès encagna « irriter ». Emprunté par le français: caigne « femme de mauvaise vie ».
3. Qui a les genoux tournés en dedans : Marseille cagnous
4. D’autres animaux: ancien occitan canhot « milandre, chien de mer » ; argot parisien cagne  » cheval « .
5.Plantes. cagnots « petits chiens »,Orlaya grandiflora.
6. Divers objets creux : ancien occitan canha « genre de machine de guerre », plus précisément sorte de nacelle comparable à celle de l’E.D.F. d’aujourd’hui pour réparer les lignes en hauteur;  le tonnelon comportait un bras qui s’élevait en hauteur. A l’extrémité de ce bras était installé une grosse plate-forme sur laquelle les archers se plaçaient pour pouvoir tirer au-dessus des remparts. Celle-ci, au moyen d’un contrepoids ou d’un treuil, élevait au-dessus des fortifications des arbalétriers ou archers qui criblaient de flèches les défenseurs des courtines, puis étaient déposés sur celles-ci dans le but d’abaisser le pont-levis. Je pense qu’au Moyen Age cet instrument faisait penser à une « chienne », mais je n’ai pas encore trouvé d’images.

   

cagnotos

Languedocien cagnotte « coiffe de femme en indienne » a fait penser à une sorte de nacelle. Le français cagnotte a été emprunté à l’occitan, plus spécialement à l’agenais cagnoto « petite cuve utilisée pour écraser le raisin », de là « tirelire » et « somme recueillie dans une tirelire  »
6. Endroit ensoleillé cagnard , qui en français a pris le sens de « paresse, flemme » , mais pas en occitan comme l’a déjà remarqué l’abbé de Sauvages. Le mot cagnard est mentionné dans le TLF avec la mention « provençal et languedocien  » en ce qui concerne le substantif, l’adjectif cagnard « paresseux  » par contre est limité au nord du gallo-roman.

A Fleury dans l’Aude  cagnard a pris un sens sympathique:

Suivant le vent, s’il souffle comme aujourd’hui et qu’il soit fort, je connais des combes à l’abri du CERS où on retrouve ces petits bonheurs que les paysans appellent des cagnards, des petits pays en soi parce qu\’il y a la falaise derrière, que tout d’un coup on se sent comme un lézard sur la roche chaude… » Gaston Bonheur / Radioscopie 8 mai 1978. http://www.ina.fr/audio/PHD99229022

Voir le FEW II, 183

Cagno

Cagno de *cania  a abouti à 6 groupes de sens en occitan. Voir cagnard

Cagouilles charentaises

Cagouilles charentaises. Cagolha en occitan. D’après le Thesoc cagolha  « escargot » est le type courant dans les départements de la Charente, Dordogne, Gironde et Hte-Vienne. Pour le TLF la cagouille  n’a rien de gastronomique et désigne :

MAR.,vx. ,,Volute qui sert d’ornement au haut de l’éperon d’un vaisseau.«  (Ac.1835).
Rem. Attesté ds la plupart des dict. gén. du xixe s. ainsi que ds Lar. 20e et Quillet 1965.

cagouille escargot       cagouille volute

Le Grand Larousse du XIXe siècle définit:

CAGOUILLE s. f. (ka-gou-lle; ZZmll. -mot angevin qui.signif. limaçon). Anc. mar. » Volute du revers de l’éperon d’un bâtiment.
Entom. Nom vulgaire d’un petit ver luisant des Antilles, que les femmes de ce pays mettent comme ornement dans leurs cheveux.

Nous constatons un retard des dictionnaires sur l’évolution de la langue. En cherchant des images pour cagouille,  j’en trouve des dizaines, toujours des escargots, jamais des « Volutes du revers de l’éperon d’un bâtiment ». Le mot occitan cagouille   avec son sens d’origine a reconquis le terrain qu’il avait perdu aux siècles précédents. Cagouille  a même traversé l’océan. La parution du livre  “La Cuisine de la République: Cuisinez Avec vos Députés!”  a inspiré le  NYTimes  Dans son  compte-rendu j’ai relevé la recette  des

cagouilles charentaises from the southwest (petits gris snails, parsley, garlic and wine), a garlic-and-cream-filled gratin dauphinois.

Vous constatez avec moi que la langue française est restée dominante dans le domaine de la gastronomie. Les lecteurs du NYTimes sont supposés savoir ce que sont les « petits gris » et le « gratin dauphinois »!

Le TLF donne l’étymologie suivante:

TLF : Étymologie et Hist. 1. 1611 cagouille « escargot » (Cotgr.); d’où 2. 1687 p. métaph. « volute au haut de l’éperon des navires » (Desroches, Dict. des termes propres de marine, p. 87. d’apr. R. Arveiller ds Fr. mod., t. 25, p. 307). Mot attesté au sens 1 dans les dial. du Centre (Aunis, Saintonge, Poitou, etc.) aussi en Gascogne et Périgord, de même orig. que l’a. prov. cogolha « escargot » (Comptes de l’Arch. de Bordeaux du 13eet 14es. ds Du Cange t. 8, p. 445b; v. aussi A. Thomas, Mél. d’étymol. fr., Paris, 1902, pp. 40-41), c’est-à-dire issu de *conchȳlia (neutre plur. pris comme fém. sing. du lat. class. conchylium « coquille »), à travers un *cocŭlia né − soit d’un croisement avec coccum (coque*) qui expliquerait la perte du son nasal, et avec cuscōlium « kermès » (pour la longueur du o, v. Cor., s.v. coscojo; v. FEW t. 2, p. 1006 et coquille), − soit d’un croisement avec cochlea (EWFS2).

 

 

 

Cagoule

Vent « 1. vent 2. vent du sud 3. sud. » Latin ventus « vent » a eu un très riche développement dans toutes les langues romanes. Pour ceux qui veulent tout savoir, je ne peux que les renvoyer vers le FEW vol. XIV, 255-270. Il y a beaucoup de dérivés, comme ventas « gros vent », ventarau « vent très froid » etc., des emplois au figuré, des expressions et dictons.

Windboom de Dries Engelen. Maastricht

Dans l’est du domaine occitan et en franco-provençal ven(t) a pris le sens de « vent du sud » par opposition au vent du nord, très froid et fort, le mistral. Il y avait un dicton : Le Mistral et la Durance, sont les fléaux de la Provence ». La Durance a été maîtrisée, le Mistral reste.Déjà au XIVe siècle est attesté le sens « sud » dans la même région. Par exemple dans un texte en savoyard de 1341 devers lo vent « vers le sud ».

Le verbe dérivé Ventarsignifie en occitan « jeter au vent, disperser » ce qui veut dire  en parlant des céréales « vanner ». Limité à l’occitan est le dérivé ventá  » van, tarare ».

L’étymologie ne semble poser aucun problème, mais je me demande pourquoi ventar « vanner » et surtout ventá  » van » est limité à l’occitan. Un van pour vanner s’appelle en néerlandais wan, considéré comme un emprunt au latin vannus, comme le mot français. Mais cet emprunt néerlandais wan, comme l’allemand Wanne, a rencontré  la forme indigène *winthan « vanner » , qui a donné en allemand winden « vanner » (Grimm), en anglais winnow, et en gotique diswinthjan « vanner » et  comme substantif winthi skauro « van », ventá en occitan. Il est possible que le ventá « vanner » occitan est d’origine gotique et qu’il a pu se maintenir grâce au soutien du ventus latin, qui motivait le mot.

   

                           Ventar    ou tarare                                                  Un vanneur, Jean-François Millet, vers 1848

Le tarare, ou vanneuse ou traquinet, est une machine utilisée lors du vannage. Il sert à remplacer le vannage manuel qui se faisait par jour de grand vent avec un van en jetant en l’air les grains pour les séparer des impuretés (balle). Source.

D’un vanneur de blé aux vents par Joachim du Bellay
A vous, troupe légère,
Qui d’aile passagère
Par le monde volez,
Et d’un sifflant murmure
L’ombrageuse verdure
Doucement ébranlez,
J’offre ces violettes,
Ces lis et ces fleurettes,
Et ces roses ici,
Ces vermeillettes roses,
Tout fraîchement écloses,
Et ces oeillets aussi.
De votre douce haleine
Éventez cette plaine,
Éventez ce séjour,
Cependant que j’ahanne
A mon blé que je vanne
A la chaleur du jour.

Ven(t) « vent » du latin ventus. Dans beaucoup d’endroits le mot ven désigne le « vent du sud ». Le vent joue un rôle très important dans la vie des Méditerranéens. Dans le dictionnaire Panoccitan je trouve déjà une trentaine de noms différents et il est loin d’être complet. Les noms  gras et soulignés en bleu sont les liens qui vous mènent aux articles dans mon site. Les noms qui sont les mêmes qu’en français n’ ont pas de lien.  Consultez les articles concernés dans le TLF .

Je cite le dictionnaire Panoccitan :  » vent nom m. 1. vent (TLF); petit ~ loc. autres choix: ventarèl nom m.; grand ~ loc. aurassa nom f.; grand ~ loc. ventana nom f.; grand ~ loc. ventàs nom m.; ~ chaud et étouffant loc. bugàs nom m.; ~ tourbillonnant loc. ecir nom m.; ~ frais et agréable loc. eissaure nom m.; ~ froids et secs FAM loc. lepafangas nom m.; ~ marin loc. vent du sud-est marin nom m.; ~ froid loc. rima nom f.; ~ arrière MAR loc. subrevent nom m.; ~ changeant loc. vent viraire; ~ violent loc. venta nom f.; ~ d’ouest loc. aura baissa; ~ d’est chaud loc.aura rossa; ~ d’est loc. autan nom m.; ~ du sud chaud et humide loc. calamandrin nom m.; ~ de nord-ouest loc. cèrç nom m.; ~ du nord-ouest loc. cèrs nom m.; ~ du nord loc. cisampa nom f.; ~ d’Espagne loc. espan nom m.; ~ du nord-ouest loc. galèrna nom f.; ~ du sud-ouest loc. garbin nom m.; ~ du nord-est loc. gregal nom m.; ~ du sud loc. ispanina nom f.; ~ du sud-ouest loc. labech nom m.; ~ du large loc. largada nom f.; ~ du nord-ouest loc. mistral nom m.; ~ de la montagne loc. montanhièra nom f.; ~ d’est loc. solana nom f.; ~ d’est loc. soledran nom m.; ~ de la pluie loc. vent pluèg; ~ des giboulées loc. vent vocairòl; coup de ~ du sud-ouest loc. garbinada nom f.; coup de ~ du nord-est loc. gregalada nom f.; coup de ~ du sud-ouest loc. labechada nom f.; coup de ~ d’est loc. levantada nom f.; temps du ~ marin loc. marinada nom f.; coup de ~ du nord-ouest loc. mistralada nom f.; coup de ~ d’est loc. soledrada nom f.; coup de ~ loc. ventada nom f.; coup de ~ loc. ventaròla nom f.; ~ qui fait pousser les feuilles loc. vent fulhièr.
Dans le site des Atlas linguistiques de l’Occitan, le Thesoc, vous en trouverez encore des dizaines d’autres,, avec des noms spéciaux suivant la direction d’où il soufle. Au campingLou Labech à Bouzigues, j’ai relevé en plus : lou levan (CNRTL), lou magistraou, la bonnança-pota, lou mi-journaou, lou tournejaire et lou pounent.

cairades, keiradés 'pois carrés, gesse'...

Cairades, keiradés « pois carrés bon pour engraisser les pigeons et les volailles  » (S1 de 1756), le même mot se trouve dans Lacombe, Dictionnaire du vieux langage français de 1767; « gaisso » ou « gesse » en français, le nom botanique de la plante  est lathyrus sativus. En suivant le lien vers le site Plantnet, vous trouverez tous les noms dialectaux mentionnés par E.Rolland dans sa  Flore populaire.

L’étymologie de cairades  le latin quadratus « carré ».

              

Un e-mail d’un visiteur  est à l’origine de cet article. Il m’a écrit:
Je suis entrain de faire un topo sur la « gaisso » ou « gesse » en français. On la cultivait en montagne comme le Pois-chiche. J’ai trouvé sur WIKI… le nom de cette plante (lathyrus sativus) en espagnol :  ‘Almorte‘ ,OK.  Mais ‘Khesari  Dhal‘ sent plus l’arabe que l’espagnol, encore que nos voisins d’outre Méditerranée ont dû laisser pas mal de traces en Espagne !…
Qu’en dis-tu?  …et si par hasard tu trouvais le nom en catalan Ce serait bien.  J’ai un dictionnaire  catalan, mais tout en catalan. Je peux donc y trouver toutes définitions , ce qui me permet de trouver le sens d’un mot catalan sur lequel je doute, mais je ne peux pas y trouver l’équivalent d’un terme français….

Si la curiosité te pousse, J’ai cherché  « lathyrisme » dans Wikipedia1 containing the toxin ODAP. The lathyrism resulting from the ingestion of Lathyrus odoratus seeds (sweet peas) is often referred to as odoratism or osteolathyrism, which is caused by a different toxin (beta-aminopropionitrile) that affects the linking of collagen, a protein of connective tissues.]

Et nous avons à la maison de la ‘gaisso‘ en grains et en farine (on va essayer d’en faire de la ‘panisse’); si vous voulez expérimenter…

Tout en cherchant je suis tombé sur un site ousquyana un qui n’a pas l’air d’un ‘couillon’ et qui fait des recherches étymologiques sur les vocabulaires occitans au sens large du terme cela pourrait t’intéresser si tu ne connais pas déjà : http://www.etymologie-occitane.fr

Ne perds pas trop de temps à chercher en catalan, ce n’est pas vital ! Merci pour ton avis et la bise à tous !

 

J’ai pu lui répondre:

Bonsoir,

La gesse en catalan est la guixa  (avec d’autres synonymes en espagnol ici  c’est le Diccionari de la Llengua Catalana, ab la correspondencia castellana .New ed. Published 1900 by Salvat in Barcelona . Written in Spanish. (Internetarchiv).

Je préfère éviter des maladies neurologiques; il faudra essayer ta panisse d’abord avec des Marseillais.
Robert Geuljans

6 mois après; je lui ai demandé des nouvelles sur ses recherches. Ma demande est restée sans réponse. Un article en espagnol concernant intitulé  la almorta , « el veneno del hambre »   dejará de estar prohibida.

Les effets du lathyrisme

Plus tard je tombe tout à fait par hasard sur keiradés « pois carrés,  espèce de gesse bon pour engraisser les pigeons et les volailles  » dans le Dictionnaire de l’abbé de Sauvages (S1) et un  Article  dans business Standard journal Inde :.

Khesari dal (grass pea) – a valuable pulse that earned disrepute because of its toxin content and has been barred from being marketed can now hope to be rehabilitated thanks to some well-conceived technological and promotional interventions. Farmers, in any case, have not stopped growing it and using it as food as well as livestock feed. This is chiefly because it survives and yields grains even when other crops succumb to drought or flood. Besides, it grows practically without any input other than the seeds.

The indefinite ban on khesari was imposed over four decades ago when its consumption was linked with incidences of lathyrism (lower limbs debility). The culprit was the neurotoxin, beta-ODAP, present in grass pea grains. Traditional, grass pea varieties had between 0.5 to 2.5 per cent toxins, against the less than 0.1 per cent deemed safe for human consumption. Excessive consumption of grass pea was also to be blamed for this menace, particularly when other pulses were not available due to crop failure.

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  1. Le lathyrisme est une maladie provoquée par la consommation de pois du genre Lathyrus (auquel appartient le pois de senteur), notamment l’espèce Lathyrus sativus (gesse commune ou pois carré, Grass pea en anglais, Khesari Dhal ou Almorta en espagnol) et dans un degré moindre les espèces Lathyrus cicera, Lathyrus ochrus et Lathyrus clymenum
    Il s’agit d’une maladie neurologique que l’on peut rencontrer chez l’homme comme chez les animaux« 
    Wikipedia anglais Lathyrism or Neurolathyrism is a neurological disease of humans and domestic animals, caused by eating certain legumes of the genus Lathyrus. This problem is mainly associated with Lathyrus sativus (also known as Grass pea, Kesari Dhal, Khesari Dhal or Almorta) and to a lesser degree with Lathyrus cicera, Lathyrus ochrus and Lathyrus clymenum[1

Cairado ‘cendre de la lessive’

Cairado « cendres pour la lessive ». L’étymologie est le grec  καθαρος  (katharos,) « pur » + le suffixe –ata. Le mot et la chose se sont répandus dans toute la Gaule à partir des colonies grecques dans le Midi. La première attestation en français carrée « cendre de lessive »  a encore la forme occitane. Le TLF écrit dans l’article charrée:

L’usage des cendres dans l’eau de lavage du linge  « étaitconnu des Grecs et des Romains.  Cet usage et le mot, ont pu se répandre à partir des colonies grecques du Sud de la Gaule (FEW t. 2, p. 506a) » . Les peuples nordiques utilisaient le savon.  Savon  est un mot d’origine germanique *saipôn  , voir FEW XVII, 3-

 

cendres de lessive     

 

Mistral nous fournit l’article ci-dessus.  Le mot est presque oublié:  ciarièr  (formé avec le suffixe -ariu) dans les Hautes-Pyrénées (Thesoc) est le seul endroit où il est conservé, mais la méthode a pris  une nouvelle vie!

Katharos, καθαρος « pur » est aussi à l’origine de cathare « Membre de différentes sectes religieuses hérétiques se disant composées de « purs » refusant le monde en tant que créé par le principe du Mal. »

Voir FEW II,506a

Cala(r)

Calá(r) « descendre, abaisser » cf. calada et  calanca

Calabre

Calabre, « mélange de moût de raisin et d’alcool » (Mistral). Du nom de la région italienne Calabria. Voir cartagène

Calada, calade

Calada, « une rue à galets en pente », qui peut aboutir à la Place de la Calade . A Avignon se trouve  la rue Petite Calade  et à St.Laurent de Carnols (Gard) La Calade  descendait  vers le cimetière au sud  et le quartier de la Carriérasse. En français régional une calade désigne toute « rue pavée de galets du Rhône ».  L’origine est peut-être du latin callis+ata « chemin très étroit pour piétons » . Le type calada est limité au provençal et languedocien et a été prêté au Lyonnais où il désigne « le parvis d’une église ».


Une autre possibilité est que calade   est un dérivé du verbe latin calare « descendre » ou « cesser en parlant du vent »
(FEW II/159b ).  Le fait que les dictionnaires indiquent qu’il s’agit d’une « rue  en pente », nous le  suggère.  Le  verbe occitan calar, calá « descendre, abaisser,  cesser en parlant du vent » vient  du latin  calare ( emprunté au grec chalan, FEW II/159b ) qui a donné de nombreux sens en occitan, comme en aoc. « tendre un filet », occitan. cala « s’arrêter pour jeter le filet ; s’établir en bon lieu » ; encalá  « faire échouer (un navire) » et en  français  calade « terrain en pente sur lequel on fait descendre un cheval au petit galop », emprunté à l’occitan.
Il est possible que  trescalan, trascalan «millepertuis»,  fasse aussi partie de cette famille, parce que le  trascalan   diminue l’anxiété . (Vous trouverez quelques renseignements à trascalan).
Occitan  calar, (se)calá « (se) taire »  qu’on retrouve en cat., esp. callar  et  port. calar,  s’explique à partir du sens « diminuer » comme en it. calare « devenir plus doux en parlant de la voix ». C’est l’étymologie que je préfère.

Plusieurs lexiques donnent comme premier sens de calade « galet du Rhône », et tout simplement  « pierre » dans la moyenne vallée de l’Hérault (Lhubac). Si « galet du Rhône » est le sens originel, nous avons une troisième possibilité, à savoir  que calade provient d’une racine gauloise *cal- « pierre », dont une variante caljo-  est l’étymon du fr. caillou.

une calade  à Tavel

D’après le TLF  calade  est rentrée dans la langue française et il suit le FEW en donnat comme ‘étymologie   callis.

Voir aussi la page  A la cale dans une calanque.

calandreto

calandreto      « alouette à doigts courts »  et  calandreta « école bilingue franco-occitane 1 « . Etymologie: diminutif du latin calandra emprunté au grec κ α ́ λ α ν δ ρ ο ς « alouette » . FEW II, 56 .  Mistral  donne trois diminutifs différents, sans les localiser.

. calandrello, calandreto Mistral       calandreto

Avec ce lien vous pouvez écouter le chant de l’ alauda brachydactyla , enregistré en Kazakhstan.  Dans le site il y a d’autres enregistrements. Plus sur les noms de l’oiseau.

Calandreto est le diminutif de calandro « Alouette méditerranéenne à gros bec jaune, à calotte rousse et sourcil beige«  (Burn. 1970) » CNRTL.

Calandra dans Raynouard

Calandra dans Raynouard

Les poésies de Peire Raimon de Tolosa (1180-1220)  ont été publiés et traduits par J.Anglade dans les Annales du Midi 1919-1920 et sont  téléchargeables ici. en PDF  ou avec le projet Gutenberg  en différents formats, html, epub,  avec des commentaires, etc.

PeireRamonde Toolosa

Le mot français calandre  a été emprunté à l’ancien provençal. En français calandre appartient à la langue poétique; c’est ce qui explique que ce nom a été emprunté par l’allemand Kalenderlerche  et le néerlandais Kalanderleeuwerik.

  1. Vous pouvez écouter les petits de Gaillac chanter ici.