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Cascavel

Cascavel (Gard) « grelot ». L’étymon  *cascabella n’est pas attesté, mais il s’agit d’un dérivé de cascabus  « poêle,  chaudron ». Le mot vit en occitan, catalan cascavel  et espagnol cascabel  et  cascabillo. Ce dernier a donné kaskabil en basque. En galloroman le mot est limité aux domaines occitan et franco-provençal. A Nice il y a une expression amusante : avé de cascavèu en testa « être écervelé ».

Le transfert de sens de « chaudron » > « cloche, clochette » est fréquent.

Cascavéou « taureau réfractaire, qui hésite, ou refuse, de suivre la manade lors de l’acampado » en Camargue.
En néerlandais il y a un mot similaire belhamel littéralement « bélier à sonnailles » qui a suivi une évolution sémantique analogue, utilisé surtout au fig. « boutefeu ».

La révolte des Cascaveous (ou Cascavèus) désigne une révolte populaire survenue à Aix-en-Provence en 1630 sous le règne de Louis XIII, roi de France, en raison des craintes d’inflation que provoque un édit du cardinal Richelieu. (Plus dans Wikipedia)

Dans le site de World Wide Words vous trouverez l’histoire amusante de cascabel  en anglais américain modernes et en anglais britannique. Pour les premiers un cascabel est un genrie de medium hot chili, pour les seconds un élément d’un canon qui a la forme d’un grelot. Cliquez ici.


Meriam Webster : Definition of CASCABEL :

1: a projection behind the breech of a muzzle-loading cannon.

2: a small hollow perforated spherical bell enclosing a loose pellet = « grelot ».

Le cascabel, qui se trouve sur la culasse  du canon ressemble en effet à un grelot. Le deuxième sens est donc à l’origine de celui donné en premier.

 

Cassagne, chassaigne

Voir aussi rove et rore et l’article qui approfondit  les différentes dénominations des chênes en occtan : Cassanus, robur, quercus, carra.

Castagnes et marrons.

   

Agriculture et histoire

En agriculture les châtaignes  ne sont pas du tout la même chose  que les marrons.  « Il existe une différence fondamentale entre la châtaigne et le marron. Elle est facile à voir. L’enveloppe de la châtaigne, la bogue, est cloisonnée et elle contient deux ou trois fruits. Le marron, égoïste, mûrit seul dans sa bogue.1.

L’un et l’autre, la castagno comme le marron nous sont parvenus de très loin. Les  fruits du châtaigner étaient  un des premiers aliments des races primitives. Et cela a duré longtemps Dans le Grand Larousse du XIXe siècle, Pierre Larousse pouvait encore écrire

« il forme  presque à lui seul toute la nourriture des montagnards de l’Auvergne, des Cévennes , de la Corse… ». Au moyen age il y avait l’expression parer  chastaignes à quelqu’un ce qui voulait dire «  lui préparer un bon accueil », et aussi peler chastaignes à quelqu’un  pour « lui dorer la pilule ».

L’origine du mot castagno est à chercher en Asie mineure. En persan existe le mot kashtah « fruit sec, pépin » et les savants pensent que l’arbre et son nom sont introduits en Europe, notamment en Grèce à partir de l’Iran.   Virgile (70-19 avant JC) connaît déjà le mot castanea  qui  donne dans notre région castagno ou costognos  (Aveyron) et castagne en français régional.

Il y a de nombreuses « Fêtes de la Chataignes » dans notre région: En automne, le petit fruit à coque piquante est au coeur de toutes les attentions gastronomiques et au centre des fêtes traditionnelles du Languedoc-Roussillon. Fêtes, foires et autres castagnades lui font la part belle cet automne !

Avec ce mot dans votre vocabulaire,vous pouvez  voyager très loin: aux Pays Bas et en Belgique kastanje, en Allemagne Kastanie, en Scandinavie kastania, en Russie kashtanu en Pologne kasztan, en Lithuanie kasztanas et même en Bretagne kistin et le pays de Galles kastan.  Les Anglais par contre ont emprunté le mot chestnut à la langue d’oïl, où par étymologie populaire ils ont ajouté un –t  au –chestne  pour ranger la châtaigne avec les noix (nut).

Il y a en languedocien pas mal de mots dérivés de castagna: castagniè « relatif aux châtaignes ou qui aime les châtaignes »(Mistral), castagná verbe « récolter les châtaignes » mais aussi « dépenser tout »,  languedocien castagnaïro  « ramasseuse de châtaignes »  et  dans le Languedoc,  des castagneirou « petits châtaigniers » (Mistral). Spécial pour le Gard sont  castagnolo « roitelet » et castagno « sexe de la femme ». D’après le Thesoc à Maillanes (13) ce sont les testicules. A Alès kastagnados  est la « veillée à l’époque de la récolte des châtaignes », et comme on grillait des châtaignes pendant ces veillées il a pris le sens  « grillade de châtaignes »2.

En français  castagne  ou castagnole , empruntés à l’occitan, servent à désigner un poisson, le « sparus chromis »  (Linné 1758), mentionné dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert. D’autres noms de petits poissons  comme castagnot ou castagneau, ou castagnole  viennent également  du Midi.

TOPONYMIE. Beaucoup de noms de lieux où poussent les châtaigniers sont dérivés de castanea.

Dans le Grand Larousse du XIXe siècle, vol. III, vous pouvez trouvez une description détaillée du travail de la chataigne : la récolte, la conservation, des recettes, etc. Il y  décrit entre autres le procédé que pour récupérer les châtaignes,  dans la claie :

«On [les]chauffe ainsi pendant dix jours environ. Vers le cinquième jour, lorsque toute la récolte est rentrée, on retourne les châtaignes pour achever de sécher la couche supérieure. on considère les châtaignes comme suffisamment sèches et prêtes à être blanchies, quand leur écorce se détache bien et qu’elles sont dures sous la dent. On les fait alors tomber sur le plancher inférieur (de la claie), dont on a enlevé le feu et les cendres; puis on les dépouille de leur écorce, soit en les plaçant dans des sacs que l’on frappe sur un billot revêtu d’une peau de mouton … , .soit au moyen des soles, qui brisent moins les châtaignes.».

Par hasard j’ai trouvé une liste des variétés de châtaignes cévenoles à l’Université des Jésuites à New York :Source: « Recueil de Mémoires et d’observations de Physique, de Météorologie, d’Agriculture et d’Histoire Naturelle » par le Baron Louis-Augustin d’HOMBRES-FIRMAS, Nismes, 1838, volume 3, page 81: Mémoire sur le châtaignier et sur sa culture dans les Cévennes (1819).

QUI LES RECONNAIT ENCORE DE NOS JOURS??? Contactez-moi

D’après Andolfi la castagne est « un sport ancestral cévenol qui se pratique à mains nues… » et castagne dans ce sens est synonyme du français marron. Châtaigne = marron est attesté en francais depuis 1635 ; châtaigne signifie d’abord un « coup sur les doigts » et ensuite un « coup de poing » (D’après Delvau A., « Dictionnaire érotique moderne » Bâle, sans date ). Marius Autran est plus sérieux quand il écrit à propos de l’expression: ça va castagner ! « c’est de l’argot français qui n’est pas spécifiquement provençal. »

Le mot marron a le même sens depuis 1835. A.Rey pense que le sens « coup de poing spécialement sur la tête », s’explique par métonymie de la tête qui reçoit le coup (un coup sur le marron) au coup lui-même . Mais le sens « tête » pour le mot marron n’est attesté que depuis 1896. Von Wartburg est d’avis que c’est la couleur que prend la tête quand elle a pris des marrons qui est déterminante. Quoi qu’il en soit, c’est du pareil au même, quand on les reçoit, ça peut faire très mal.

 

  1. Il y a quand-même un risque de confusion de 12% : « Le castanéiculteur est tenu quant à lui de classer la production de ses arbres en châtaignes, si la proportion moyenne des fruits cloisonnés est supérieure à 12%, et en marrons, si cette proportion est inférieure à 12%.»
  2. . Dans les Cévennes la « grillade » s’appelle rabanelo, voir le mot rabinar

Catigot

Catigot  est la dernière, toujours un ragoût:

« matelote de poisson; pot pourris, ragoût épais » (FEW XXI, 490b). Il s’agit toujours d’une sorte de ragoût, d’un mélange. Le début de la recette : « Dans une poêle, faire revenir, dans du beurre, les filets de poisson, coupés en morceaux et farinés… (source) .

Voir l’article  quincarlota  , une réunion de famille des  Ragoûts

Catolic

Catolic, catoulic « catholique ». Du grec katholikos > latin catholicus « universel, régulier, général ». Un fourneau catholique sert « à toutes sortes d’opérations chimiques ».

Dérivé adverbe catoulicamen, uniquement avec le sens péjoratif. Le TLF donne l’exemple vin pas catholique « vin dilué à l’eau ».

  

L’expression est toujours couramment utilisée, surtout en politique.

Cauna, caouno "creux, grotte"

Cauna,  caouno, caunha, adj. et s.f.  « creux, cavité, grotte » vient de *cavo, cavonis « creux » transformé dans le Midi  en *cava et  dérivé de cavus « creux » > cau en occitan ancien et moderne (Voir Thesoc s.v. creux).  Les formes avec un -ñ- écrit  –nh–  sont limitées au Sud-ouest (Ariège, Pyrénées-Orientales, gaunio  dans l’Aveyron).

Un visiteur qui m’avait demandé cette étymologie, m’a fournit le complément que voici:

 Chez nous, en basse Ariège nous avions (et avons toujours) le verbe caunhar, qui consistait à pêcher à la main (formellement interdit !) dans les caunhas c’est à dire dans des trous d’eau, sous les racines des arbres où le poisson se réfugie.

caunhar

Autres dérivés:

Cauni « trépassé » ;s’escaounar « s’infiltrer »;   à Barcelonnette;  s’encaounar « s’abriter »;  encaunar « cacher » à Marseille.

Le toponyme Caunas , hameau de Lunas (Hérault) est attesté depuis 794. Dans le Dictionnaire topographique de l’Hérault se trouvent d’autres dérivés comme Caunette, Caunelles.

Cau, cava « creux » du latin cavus, cava    ne semble pas très vivant d’après les données du Thesoc s.v. creux.

Caüs ‘hibou, chouette’

Caüs, gaüs « chouette, chat huant; hibou; effraie »  suivant la localisation, est d’après le FEW XX, 181 un mot d’origine basque dérivé de gau « nuit ». Le mot basque pour hibou est gauonts, composé de gau « nuit » et hunts  « hibou ».  Le mot n’est connu que dans les parlers de l’ouest-occitan, à partir de Carcassonne.

Dans un « post » récent intitulé « Un sonnet de Goudouli »  de Christine Belcikowski,  je trouve une très belle aquarelle d’une chouette et d’un hibou, suivi d’un sonnet de Pèire Godolin, dont le nom est le plus souvent francisé en Pierre Goudouli, ou encore Pierre Goudelin, né en 1580 à Toulouse où il est mort le est un des plus grands poètes occitans. Il écrivait en  toulousain. (Wikipedia). Voici le début:

Le Caüs, le Chot é la Cabéco

Hiér tant que le Caüs, le Chot é la Cabéco
Trataon à l’escur de lours menuts afas,
É que la tristo néyt per moustra sous lugeras
Del gran calel del Cél amagabo la méco2

cavec

cavec

 Chouette Chevêche ou Chevêche d’Athéna (Wikipedia).

Pour l’étymologie de Cabéco voir  FEW II,549cavannus

 

  1. Cette attestation de caüs est bien antérieure à celle mentionnée par le FEW
  2. Hier, pendant que le Chat-huant, le Hibou et la Chevêche traitaient, dans l’obscurité de la nuit, de leurs menues affaires, et que la triste nuit, pour montrer ses étoiles, du grand calel du Ciel mouchait la mèche,

Causeta

Causeta « belette » à Navarrenx dans les Pyrénées-Atl. (Thesoc). Schuchardt cite la forme causete « belette » et il ajoute « à comparez d’un côté à béarnais causou, causilhou « jeune fille » et de l’autre côté au patois de Nürnberg schönes Dinglein « belette », littéralement « belle petite chose ». (Z 36, p.166 note).

Etymologie : latin causa « chose ». Voir surtout l’article moustelo « belette »

Causses

Causses « plateaux calcaires du Tarn, de l’Aveyron et de la Lozère », nom attesté en occitan depuis le XIIe siècle et prêté au français depuis 1791.

Causses-de-Sauveterre
Les causses de Sauveterre

 D’un latin *cálcinus,  « calcaire ». Le languedocien a également formé le dérivé caussinar « habitant des causses », prêté aussi au français, mais chez nous cela signifie également « petit mouton des Cévennes ».:

Suivant vos intérêts vous y trouverez : une ammonite de 300 millions d’années.

 taille de pierres fines et précieuses    Taille de pierres_titre

Dans mon bouquin vous apprendrez à transformer un beau fossile ou un caillou quelconque  en un badobec, une pierre fine, gemme ou semi-précieuse.  La beauté cachée des pierres et des fossiles m’a toujours fascinée.  Le moment qu’on voit le résultat du sciage d’une pierre ou d’un fossile, est  jubilatoire. Une ammonite comme  celle-ci peut être  sans beaucoup d’intérêt et même abimée de l’extérieur, mais de l’intérieur c’est une merveille. Régardez toutes ces loges, devenues des petites géodes, remplies de cristaux parfaits.

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Ceba

Ceba « oignon » vient directement du latin cepa « oignon », qui a été conservé en roumain ceapa, en galloroman et en catalan ceba. Dans le nord de la France, cive a été remplacée dans de nombreux endroits par le type oignon. Dans les autres langues romanes c’est le diminutif cepulla qui a pris la place de cepa : italien cipolla; espagnol cebolla, portugais cebola, et emprunté par le basque kipula, tipula. A partir de l’Italie cepulla est arrivé en Suisse et en Allemagne Zwiebel et de là même en frison siepel, une langue régionale du nord des Pays Bas.

Le type oignon a gagné l’anglais onion et le néerl. ui.