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Afenassar

Affenacé « ensemencé en pré » dans le Compoix de Valleraugue 1625: Pièce du long du Vallat arrosable nouvellement affenacé contenant pred . L’attestation du Compoix de Valleraugue est la première ! Voir le DOM s.v. afenatge « redevance de foin »

Provençal afenassa  » ensemencer un champ en pré « ,  Marseille afenassar, languedocien afénassa déjà chez l’abbé de Sauvages 1756 sont dérivés du latin fenum ‘foin’.  Le final pour le participe passé est bien sûr une francisation.

Ce n’est pas la même chose que français affener. (afenar et ses dérivés en languedocien, voir Alibert.) également dérivé du latin fenum. En occitan affenaje est  » l’action d’ensemencer en pré  » et le verbe français affener signifiait autrefois  » faucher  » Voir le TLF.

Afrairar

Afraira « associè » (Mathon), afrairar, afrairir « associer, affilier », v .r. « fraterniser » (Alibert), composé de ad + frater « frère ».

« Nostro rodo-cabtous, s’èrou afrairats à Cabestan« (Rouquier1,p.45).

Agachar ‘regarder’

Agachar « regarder attentivement, guetter, épier ». L’étymologie est composé du préfixe ad- et un verbe dérivé du francique *wahta« sentinelle, homme qui fait le guet », conservé également en allemand die Wacht  « la sentinelle »,en anglais to watch « être alerte, regarder attentivement », néerlandais wacht « sentinelle ».  1

Nombreuses attestations en ancien occitan dans le Dictionnaire de l’Occitan Médiéval  s.v. agachar et dérivés comme agachonar «  pourvoir une borne de témoins » une activité du géomètre « arpenteur »  comme Bertrand BOISSET. Voir mon  article canna.

agachon canadien

agachon canadien

La langue s’adapte toujours au besoin des utilisateurs. R.Covès signale dans son Sète à dire le mot sétois agachon « cabanon de chasseur », qui dans l’expression chasser en agachon signifie « chasser en apnée au fond de l’eau en attendant le passage d’un poisson à portée de fusil ».

en agachon

en agachon

Agacho signifie aussi « baliveau » en provençal d’après Thomas dans Romania 41, p.61  que je copie ci-dessous pour montrer que les linguistes ont lutté  après la réforme proposée par P.Meyer en 1905 (! ) pour une simplification  de l’orthographe. (Lien directe vers son rapport). Une lutte hélas perdue,  qui coûte au moins un an d’études  à tous les Français, avec les résultats qu’on sait.

agachoRomania41_61

 

  1. FEW XVII, 451-457, agachar p.456

Agantar

Agantar v.tr. « saisir, empoigner » , en fr.rég. aganter (Lhubac). Cette forme est limitée en occitan à la région à l’est du Rhône et au languedocien, mais il existe aussi en italien agguantare, en espagnol, en portugais aguantar « prendre »  et en catalan agontar « supporter ; durer ».

L’origine d’ agantar est le  préfixe latin ad + le francique want « gant ». Les Romains  ont emprunté le mot avec la chose aux Francs. Ils ne connaissaient pas cette forme de gant qui couvre la main et chacun des doigts séparément,  Il faut pourtant remarquer que les plus anciennes attestations du germanique want désigne des gants sans doigts, comme encore de nos jours en allemand Want et le néerlandais wanten.

Plus tard, au moyen âge, le gant jouait un rôle symbolique important dans la transmission du droit de propriété et les pleins pouvoirs.

A Pézenas le sens de aganta s’est spécialisé :  » recevoir une gifle » . Dans le jeu de la pétanque anganter  = « attraper »; pour le sens précis voir René Domergue.

La forme agansa attestée à Colognac, est née sous l’influence du verbe gansar « faire un nud de ruban ; saisir, empoigner »  qui vient du grec gampsos.

Le mot occitan gan comme l’italien guanto, le cat. guant, esp. et pg. guante ont été empruntés au français. L’impératif occitan agante ! « prends, attrape ! » en parlant du cordage d’un bateau,  a été introduit en français au 18e siècle comme terme de matelot . 

Pas mal de noms de plantes font référence à la forme du gant ou les 5 doigts :

agant-minous silene armeria

gantelet campanule  .

Sur l’histoire et l’évolution du gant au sens propre comme au fig., voir Larousse 1866s.v. gant et aganter.

Agassa, agaça

Agassa, agaça s.f. « pie ». Latin pica « pie » a été supplantée dans la majeure partie du galloroman à l’exception de la région parisienne, de la Champagne et de la Normandie,  par le nom germanique de l’oiseau agaza, En occitan agassa apparaît plus tôt qu’en langue d’oîl, ce qui fait supposer qu’ en occitan agassa a été introduit  par les Goths. 

Breton agas a été emprunté au dialectes voisins..

Voir aussi darnagas « pie grièche » et agassin « cor au pied ».

Comme agace « pie » est considéré comme un mot français, je vous renvoie vers le TLF . Un article en italien dans la Zeitschrift.27, 137 ss.

agassa 

Agassin, agaçin

Agassin, agaçin s.m. »cor au pied » est un dérivé d’ agassa « pie ». La comparaison d »un cor au pied à l’oeil d’un oiseau est attestée  en latin depuis le VIIe siècle : oculus pullinus, « oeuil de poule », expression  encore utilisée en allemand : Hühnerauge littéralement « oeil de poule ». Elsterauge « oeil de pie » est également courant.

Les mots qui viennent du latin pullinus se rapportent en général  aux poules, comme par exemple languedocien poulinas « fiente de poules » (S). Cela peut être la raison pour laquelle on a remplacé dans l’ expression oculus pullinus la poule par la pie ou la perdrix. Agassin vient alors de agaza + -inus le suffixe de pullinus.

L’expression complète, avec les deux mots oculus + agazinus, existe sous influence des langues voisines (néerlandais eksteroog, Suisse ägerstenaug, -oog ou -aug « oeil ») en Wallonie, dans la Meuse, la Moselle et le Doubs. Le type agassin domine en franco-provençal et en occitan et son histoire se trouve décrite dans le TLF

D’après le Thesoc, dzasin (avec aphérèse) signifie « verrue » dans la Hte-Vienne.  A Nîmes et Montpellier le « sempervivum tectorum, la joubarbe des toits » s’appelle l’erbo deis agassins parce qu’il était utilisé contre les cors au pied et les verrues. Y aurait-il un peu de la théorie des signatures? On croit aussi qu’il protège contre la foudre.


sempervivum tectorum erbo deis agassins in situ  et    en fleur

Agast, agas

Agast, ou agas s.m. « érable; érable à feuilles d’aubier ». Étymologie : grec akastos « érable » . D’après les dictionnaires agast n’est connu qu’en provençal et en est-languedocien.  L’abbé de Sauvages ajoute que le bois d’agas sert pour le charronage. Pour Mistral l’agast est « l’érable de Montpellier ». (Acer monspessulanum L.)

Ce nom est limité au parlers à l’est du Rhone et une zone du est-languedocien. Pour le moment on n’a pas d’explication de cette limite géographique.  Le FEW signale le mot basque gaztigar « érable » qui pourrait être un emprunt à l’occitan avec un suffixe basque. FEW XXIV,276

 

Érable de Montpellier

 

Agau

Agau. La rue de l’Agau à Nîmes tire son nom d’un canal qui « avait pour principal but d’alimenter les lavoirs destinés à la teinture et de faire mouvoir à son tour des moulins à blé qui, renfermés dans l’enceinte de la ville, pouvaient en cas de siège lui être d’un très utile secours. » (Source)

Agau Como Curar La Psoriasis Naturalmente. Nuevo Nicho De Alta Conversion. vient du latin aqualis qui signifiait « cruche à eau » ; le sens « canal » est attesté depuis le 4e siècle. Le mot aqualis comme adjectif signifiait en latin « qui a rapport à l’eau » et il s’est conservé spécialement dans le Gard sous la forme agyel ou ogyel avec le sens  » vent de l’est » ou « vent du nord est » , c’est-à-dire le vent qui apporte la pluie.

L'observatoire météo à l'Aigoual

agotar, s'-

s’agotar « s’égoutter, se déverser » voir l’article cros.

agoutar ‘écoper; tarir’

Dans l’inestimable œuvre du Commandant Noël Fourquin et de Philippe Rigaud

De la Nave au Pointu

Glossaire nautique de la langue d’oc

Provence-Languedoc

Des origines à nos jours

se trouve un article Agotar, agoutar, agouta, agoutter « écoper, pomper, asécher » avec de nombreuses attestattions de la région d’Arles qui s’étalent du XIVe à la fin du XIXe siècle.

L’étymologie est le latin gutta « goutte » ce qui n’a aucun intérêt; par contre le riche développement sémantique est intéressant. Regardez les multiples significations très spécifiques fournies par le FEW IV,p.351 pour le domaine occitan.

 

Agotar 1 FEW IV,349

Il semble que le sens vider jusqu’à la dernière goutte » est à la base des sens dans les parlers occitans et franco-provençaux jusqu’à la fameuse ligne formée par la Loire. .Typique pour les parlers franco-provençaux est le sens « tarir une vache pleine ».

 

Agotar 2 FEWGl 1,184 revoie vers le Glossaire des patois de la Suisse romande.

Un autre travail inestimable  de GŒANTS de la linguistique ce Glossaire des Patois de la Suisse Romanden, abrégé GPSR, mais dans le FEW tout simplement Gl. Commencé en 1899 le dernier fascicule n°127 contient le début de la lettre H- Allez voir un peu.

Glossaire des patois de la Suisse romande

(GPSR)

C’est du sérieux ! Surtout ne pas comparer à

Le Glossaire des patois de la Suisse romande (GPSR) est, depuis 1899, un acteur essentiedans la mise en valeur du patrimoine linguistique romand. Etabli à Neuchâtel, il est l’un des quatre Vocabulaires nationaux de la Confédération helvétique. Tout comme ses confrères alémanique, grison et tessinois, il a pour mission de documenter le plus complètement possible les patois de son domaine linguistique, d’en faire l’analyse lexicologique et de rendre celle-ci accessible au public et au monde scientifique sous la forme d’un dictionnaire dialectal de grande ampleur.