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Blaca "chêne blanc"

Blaca, blacha  « chêne blanc ».  Dans le premier volume du FEW blaca est considéré avec beaucoup d’hésitations comme d’origine gotique1 dans l’article blakk- « reluisant, brillant »  , mais cet étymon n’est pas repris dans les éléments d’origine germanique.

blaca

une blaca   de l’Ardèche

Une attestation dans Du Cange : Blaquerium, Locus ubi juniores quercus crescunt.  (Un lieu où de jeunes chênes poussent) Charta jam laudata ann. 1334

D’après les généalogistes le nom de famille  Blachère dérivé de blaca 

 est fréquent dans l’Ardèche, où l’on trouve aussi la forme Blacher. C’est un toponyme désignant un bois de chênes blancs (occitan blaca). Le chêne blanc (ou Quercus pubescens) est considéré comme un des meilleurs chênes truffiers. De nombreux hameaux s’appellent (la) Blachère dans l’Ardèche et la Lozère. Formes voisines : Blacheyre (42), Blachier (07), Blache (26, 38), Blacas, Blachas (83, 84, 34, 48), Blachette (07, 26)

Google  me fournit 2 autres sources protégées pour des raisons de droit d’auteur :

Dans Mélanges de philologie romane offerts à Charles Camproux: Volume 2

BLACAS, spécialement nom noble, est un augmentatif provençal de blaca, mot du Sud-Est, d’origine pré-gauloise, désignant originairement un taillis de chênes. BREA. Ludovic Brea : in « Theatrum Statuum Sabaudiae Ducis », Amsterdam, 1682.

et plus loin:

et dans la Zeitschrift für romanische Philologie vol.79(1963)

J. Ubaud  ne dit rien sur l’étymologie  du mot  mais précise la répartition géographique :

blacha, blaca, blacàs, souvent aussi employés pour le désigner, ces noms semblent concerner à l’origine des baliveaux (donc des jeunes arbres, nous l’avons déjà signalé dans l’article précédent) s’appliquant à divers espèces : le chêne vert en plaine, le châtaignier en Cévennes 2 , le chêne blanc un peu plus dans l’arrière-pays.

blaquièira (ou plus au nord blachièira) ou blacareda un collectif, désignerait un taillis de jeunes chênes blancs, mais il nous semble plutôt employé dans les zones de l’arrière-pays (pied du Larzac, Larzac, Haute Provence) où les toponymes dérivés abondent : Blaquières, Saint Jean de la Blaquière, La Blacarède, La Blachière, Les Blaquettes.

et elle a oublié Blaquisse toponyme et nom de famille.

Le FEW écrit que  blakk-    est peut-être une forme du germanique  blank  « blanc ». On trouve en effet des formes dénasalisées de blank  dans les langues germaniques  comme le norvégien blakr  « chatoyer ». Les feuilles du chêne blanc sont en effet chatoyants. Voir aussi Du Cange à propos de blanchia.

Pour les Noms de chêne en occitan cliquez ici

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  1. Petite erreur dans FEW : westhälfte doit être osthälfte
  2. Je n’ai pas retrouvé l’attestation de « châtaignier ». Il n’y a que Mistral qui écrit « taillis de chêne ou de  châtaigner »

Avaus "chêne kermès"

Avaus, abaus  « chêne kermès; chêne à kermès, quercus coccifera ». L’étymologie est inconnue1. Lisez l’article de Josiane Ubaud sur l’avaus, nom plutôt rare. Aucun attestation dans le Thesoc. s.v. chêne, variété de -. Le but de Mme Ubaud étant de « normaliser »  les noms des végétaux dans tout le domaine de la langue d’oc, elle choisit un nom que personne ne connaît.  J’ai parlé à plusieurs bons connaisseurs des plantesil m’ont répondu « Ah, tu veux dire le  garric ».  Je fais donc la promotion du garric.

La plus ancienne attestation date de 1019  du nom mons Avalsarius dans le Cartulaire de  St. Victor (Marseille)  qui s’appelle maintenant  le Vaussier  près de Beausset dans le Var d’après la source du FEW, mais  que  Google ne le connaît pas et me suggère le mont Gaussier  dans les Alpilles.

Cliquez sur cette belle image de Wikipedia!

chêne plein de kermès

avaus

Le nom du  Mont Gaussier  de St-Rémy de Provence  a peut-être la même origine.     L’abbé de Sauvages écrit en 1756 :

Agôoussës ou avôoussës, le petit chêne vert épineux qu’on trouve dans les landes du Languedoc & sur lequel se nourrit,  un insecte connu depuis longtemps sous le nom de Kermés  ou  Graine d’Ecarlate  & depuis peu sous celui de  Galle-insecte que Mr de Reaumur lui a donné, en apprenant au monde savant que ce qu’on regardait comme une excressence de l’arbre étoit un véritable animal.

La même forme  agaousses  est attestée à Carcassonne. L’alternance  -g-  et  -v-  se trouve dans d’autres mots.

Dans la deuxième éd. de son Dictionnaire l’abbé de Sauvages donne en plus le sens « arrête-bœuf » pour avôoussës, mais il est le seul. D’après l’ ALF  abàou  signifie « houx » à Les Matelles dans l’Hérault, une confusion qui s’explique parce que les feuilles du houx sont également piquants.

Le nom Kermès a une origine arabe qirmizī « de la couleur de la cochenille »; il était utilisé pour désigner un ver, une larve, ou un insecte.  ; pour l’étymologie le TLF .

Le parasite était récolté dans le sud de la France (Languedoc et Provence) sur le chêne-kermès; on recueillait la cochenille qui était immobile, de forme sphérique et de taille minuscule (6 à 8 mm). L’espèce était ramassée, desséchée et broyée pour tirer une teinture rouge écarlate. La récolte, par matinée, était d’environ 1 kg de “graines”, de quoi produire 10 à 15 g de pigment pur. Cette couleur, magnifique, resta inchangée pendant des siècles. C’est l’écarlate qui servi à teindre les étoffes des tissus royaux, la laine et la soie. Sa présence a été décelée dans des peintures néolithiques, en France et sur les momies égyptiennes.Voir Wikipedia

Dans la 2e édition de son Dictionnaire l’abbé de Sauvages site également le mot  grâoubio  avec le sens avaousses, également d »origine inconnue.

Michel Wienin  complète cet article avec la note suivante:

Je connais ce mot abau(s) autour d’Alès, avau(s) vers Uzès et en Provence au sens de chêne kermès, arbuste épineux qui héberge la cochenille à teinture (insecte devenu assez rare actuellement).
Sec et enflammé, il brule comme les résineux avec de grandes flammes claires mais plus chaudes que celle des pins et faisant peu de noir de suie. Dans la zone des garrigues, il servait aux fourniers à donner un « coup de feu » pour dorer un tian ou un dessert. Le passage du nom de l’arbuste à celui du fagot me semble facile à admettre ; même chose que pour le hêtre et le fagot.

S’abaussir / s’abaussejar, c’est s’égratigner les mollet en bartassant.

Amistosament

 

  1.   FEW XXI, 64a

Espelir

Espelir « éclore »; espelido « naissance »  Gni aghet uno bel ëspelido  « un nombreuse naissance lorsqu’on parle des poussins ou des vers à soie  » (Sauvages).  Une visiteuse m’écrit « si on met l’énergie à faire des projets ils espeliront « .

L’étymon, latin expellere « pousser dehors, chasser, bannir »  est devenu  espelir  en ancien occitan avec le même sens. Mais  déjà à cette époque est attesté le sens  » faire éclore » spécialement en parlant des oeufs .   Les attestations dans les parlers modernes viennent surtout du domaine occitan et franco-provençal.   Là où on faisait la sériciculture le verbe et les dérivés  s’appliquaient surtout aux vers à soie.   L’espelidouiro  est le « cabinet où l’on les fait éclore ».

Un peu partout  espelir  prend aussi le sens  « s’ouvrir, germer » en parlant des boutons de fleurs , « poindre » (le jour) , « s’épanouir ».

     

A partir du part.passé d’ expellere : expulsum   a été formé le verbe expulsare emprunté par le français au XIVe siècle :  expulser, ce qui empêche certains de s’épanouir….

  

Roumegá "rouspeter"

Roumegá « rouspéter, râler », romega « maugréer » (Alibert), en français régional rouméguer  (Manduel) continuent un latin rumigare « ruminer ». Homonyme de romegà « couper des ronces ».

Latin rumigare a donné dans le Gard roumiá (S), raoumya, roumya « ruminer », la forme roumegá est plutôt propre à la Gascogne: béarnais arroumegá « ruminer; répéter, rabâcher, marmotter entre ses dents ».

Languedocien roumegá « râler » me semble un emprunt au catalan remugar « ruminer, au fig. « râler » (DE): en tout cas le Languedoc et la Catalogne n’ont pas seulement le verbe en commun.


          
ils roumèguent

Un dictionnaire catalan explique  la différence:

REMUGAR / RUMIAR El verb remugar fa referència a l’acció de mastegar els aliments dos vegades típica de la ingestió i digestió d’aliments dels mamífers remugants: Els mamífers que remuguen tenen un estómac diferent del de la resta de mamífers. També designa l’acció de parlar entre dents, generalment en senyal d’enuig o desaprovació: Deixa de remugar i fes el que t’he manat. En canvi, el verb rumiar indica l’acció de pensar una qüestió una vegada i una altra: No he parat de rumiar el que em vas dir ahir. Hem rumiatentre tots un pla d’acció.

Les sons du  verbe rouméguer expriment bien les sentiments du râleur; dans un  site canadien  je trouve: T’es tout seul a roumeguer comme ca ? ou y en a d’autre des « amer » a ce sujet ? Où ont-ils pêché ce mot?

Panteno pantiero

Panteno s.f. « filet en forme de manche qu’on place à l’extrémité des bordigues; nasse ou verveux; poche qu’on met à l’entrée des terrier des lapins ».   Pour Raymond Jourdan ( voir Sources s.v. Montagnac)  c’ést « la bourse (panténo) que le chasseur a placée au biradou« .  La forme pantiero  vient de Marseille, Montpellier et du Béarn. D’après Wikipedia  la forme gasconne est pandéla / pandèle  et désigne  un grand filet vertical.

En grec existait le  πανθηρος « chasse-tout » dont les Romains avaient fait panther  « filet servant à capturer certains animaux ». Les Grecs avaient créé aussi la πανθηρα  un « grand filet pour attraper les oiseaux » de παν « tout’ et θηρα « chasse », dérivé de θήρ «bête sauvage»; devenue panthera  en latin. C’est ce dernier qui est à l’origine des formes occitanes  et françaises.

Panthera  est devenue  pantena  « sorte de nasse » en ancien occitan (1336)La fin du mot : –era  a été sentie comme un suffixe et remplacée par  -ena  qui était mieux adapté au sens du mot « grand filet ».  Il y a une description de l’utilisation de la pantière ici.

panteno

Chacun des chasseurs suivants en fait autant, à mesure que le vol avance, et pousse de grands cris qui retentissent jusque dans la ville [Campan – NDLR]. Effrayées par la vue de ces ennemis et par les cris qu’elles entendent, les palombes abaissent continuellement leur vol, et finissent par se précipiter au fond du défilé. Là les attend la pantière qui, au moment donné, glisse sur les poulies et les recouvre de son ampleur.Cette chasse est très productive ; aussi, est-ce la spéculation, et non un but d’agrément qui la fait entreprendre.

Comme toujours le mot s’adapte au terrain.  Filet pour la chasse, la pêche, les courses, etc; suivant les emplois, les régions etc.

 

Embonilh, emboriga "nombril"

Embonilh « nombril » est la forme la plus répandue d’après le Thesoc; emboniga  se trouve dans l’Ardèche, le Gard et l’Hérault, et devient emborigo  à Fourques et  Villeneuve d’Avignon, comme  en provençal  de l’autre côté du Rhône.

On a bien le sentiment que les formes occitanes ont quelque chose en commun avec le nombril  du français , sans qu’on sache exactement quoi. Eh bien c’est l’étymologie,  le latin umbiliculus  « nombril ». Il faut dire que la forme du français serait bien méconnaissable pour un Romain. L’extrême variété des formes issues de  umbiliculus provient  à mon avis du fait  qu’il s’agit d’un mot qu’on n’utilise qu’avec des proches ou des enfants. Le nombril  ne joue aucun rôle social ou « sociétal »  pour parler XXIe siècle. D’autres exemples de ce phénomène, comme  les noms du sureau se trouvent avec le mot clé phonétique.

Le problème pour les étymologistes dans des cas analogues est qu’il faut trouver une explication pour chaque forme. Je ne vais pas faire cela, ce serait trop long, mais je vous donne  les formes occitanes. Vous comprendrez aussi pourquoi mon Index Oc  est incomplet!

  • Ancien occitan : ombrilh,  Haute-Garonne  oumbrih
  • Gers, Landes  lumbrilh, lumbrik, lumbris
  • Ancien occitan emborigol, Aix embourigou, Gard  embounigo
  • Ancien occitan  embounilh  (Quercy), embounil   la forme la plus répandue.
  • Aveyron  demounil
  • Hérault, Aude etc.  mounil
  • Provençal  embourilh, embouriou

Le nom de certaines plantes  est plus facile à expliquer, surtout si on peut présenter des images:

ambourgueto dans le Var     ambourgueto à Nice

Umbilicus pendulinus ambourgueto  dans le Var.      Une morille comestible  ambourgueto  (?) à Nice.

 

La forme  bedije  « nombril » est surtout attesté dans l’Aude

Patoc, patot

Patoc  « tas, meule de foin ». D’après Alibert le sens de patoc est « tas, amas; meule de foin; grosse brique pour bâtir. (Quercy). Dans le parler de la région d’Agen « brassée, paquet ».  D’après le FEW patok, patot signifie »petit tas de foin dans le pré ». Il est bien attesté dans tout le Sud-Ouest, y compris la Saintonge. En ancien gascon patoch a même pris le sens « mesure agraire »  = « ce qu’il faut pour faire une meule de foin ».  Dans le Gers et ailleurs il y a le verbe empatoucà  « mettre le foin en veillotes ».

La dormeuse qui dépouille les archives de Mirepoix m’a fait parvenir une page de l’ inventaire des registres et des papiers du Ci-devant Comité révolutionnaire du canton de Mirepoix, 3e jour sans culottide an II (19 septembre 1794) (in Arch. Mun. D201) . Dans cet inventaire  le mot patoc signfie manifestement  » liasse ». Regardez vous-même.  patocMirepoix en PDF. ,
patoc "meule de foin dans le pré"     patoc des archives
patoc

Le FEW considère patoc « tas de foin » comme un dérivé de  patt « patte, griffe ». Il explique que la forme d »un petit tas de foin dans un pré ressemble à une grosse patte surtout quand il a plu. Je ne suis pas convaincu que cette étymologie soit la bonne. L’auteur écrit qu’il ne peut pas s’agir une variante  avec métathèse de pacot « paquet » qui en latin médiéval  est attesté en Gascogne sous la forme paccotus.

J’ai cherché cette attestation  de paccotus sans la trouver. Par contre dans le Ducange j’ai trouvé  un  paccotus feni « meule de foin ». 1.

Si paccotus, une latinisation de pacot,  peut signifier « meule de foin dans le pré »,  il n’est pas improbable que patoc et  pacot aient la même étymologie à savoir le néerlandais pak « ballot » qui a donné paquet  en galloroman. Il reste un doute à cause de la date du texte latin ci-dessus, que je ne connais pas.

Il est possible que paccotus  a subi l’influence de natot   pour devenir patoc et même patot.   Mais natot « meule de foin » n’est attesté qu’une seule fois en ancien gascon.  (FEW VI/1,507a *matta « touffe »).

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  1. MEDALHO, natot, paccotus. Gall. Botte, amas, tas, meule de foin : Et de iii. libris receptis ex pretio trium Medalhonum feni….. ex pretio ii. Medalhonum sive natots feni venditorum in pratio, t. 21, p. 10…. fecerunt acervum seu Medalhonem de dicto feno, t. 22, p. 374……. Emi a priore Sancti-Jacobi xxii. paccotos feni recepti in capite sui prati….. t. 22, p. 373.(Arch. histor. de la Gironde.)

Badoc

Le badoc   est le  « fou » du jeu d’échecs;  voir badar pour l’étymologie.

Un visiteur originaire de Montagnac (Hérault) m’écrit:

Dans Montagnac (34), mon village natal, se trouve une rue Badoc. Dans le document intitulé « Etudes Toponymiques sur les territoires de Montaganc, Aumes, St-Pons-de-Mauchiens« , par Alain Garcia (un copain du village), édité par les Amis de Montagnac en juin 1993, se trouve l’explication suivante :
Rue Badoc : en occitan « badoc » signifie sot, imbécile. Est-ce que dans une des anciennes  maisons de cette rue regroupait-on les simples d’esprit ?

Cagouilles charentaises

Cagouilles charentaises. Cagolha en occitan. D’après le Thesoc cagolha  « escargot » est le type courant dans les départements de la Charente, Dordogne, Gironde et Hte-Vienne. Pour le TLF la cagouille  n’a rien de gastronomique et désigne :

MAR.,vx. ,,Volute qui sert d’ornement au haut de l’éperon d’un vaisseau.«  (Ac.1835).
Rem. Attesté ds la plupart des dict. gén. du xixe s. ainsi que ds Lar. 20e et Quillet 1965.

cagouille escargot       cagouille volute

Le Grand Larousse du XIXe siècle définit:

CAGOUILLE s. f. (ka-gou-lle; ZZmll. -mot angevin qui.signif. limaçon). Anc. mar. » Volute du revers de l’éperon d’un bâtiment.
Entom. Nom vulgaire d’un petit ver luisant des Antilles, que les femmes de ce pays mettent comme ornement dans leurs cheveux.

Nous constatons un retard des dictionnaires sur l’évolution de la langue. En cherchant des images pour cagouille,  j’en trouve des dizaines, toujours des escargots, jamais des « Volutes du revers de l’éperon d’un bâtiment ». Le mot occitan cagouille   avec son sens d’origine a reconquis le terrain qu’il avait perdu aux siècles précédents. Cagouille  a même traversé l’océan. La parution du livre  “La Cuisine de la République: Cuisinez Avec vos Députés!”  a inspiré le  NYTimes  Dans son  compte-rendu j’ai relevé la recette  des

cagouilles charentaises from the southwest (petits gris snails, parsley, garlic and wine), a garlic-and-cream-filled gratin dauphinois.

Vous constatez avec moi que la langue française est restée dominante dans le domaine de la gastronomie. Les lecteurs du NYTimes sont supposés savoir ce que sont les « petits gris » et le « gratin dauphinois »!

Le TLF donne l’étymologie suivante:

TLF : Étymologie et Hist. 1. 1611 cagouille « escargot » (Cotgr.); d’où 2. 1687 p. métaph. « volute au haut de l’éperon des navires » (Desroches, Dict. des termes propres de marine, p. 87. d’apr. R. Arveiller ds Fr. mod., t. 25, p. 307). Mot attesté au sens 1 dans les dial. du Centre (Aunis, Saintonge, Poitou, etc.) aussi en Gascogne et Périgord, de même orig. que l’a. prov. cogolha « escargot » (Comptes de l’Arch. de Bordeaux du 13eet 14es. ds Du Cange t. 8, p. 445b; v. aussi A. Thomas, Mél. d’étymol. fr., Paris, 1902, pp. 40-41), c’est-à-dire issu de *conchȳlia (neutre plur. pris comme fém. sing. du lat. class. conchylium « coquille »), à travers un *cocŭlia né − soit d’un croisement avec coccum (coque*) qui expliquerait la perte du son nasal, et avec cuscōlium « kermès » (pour la longueur du o, v. Cor., s.v. coscojo; v. FEW t. 2, p. 1006 et coquille), − soit d’un croisement avec cochlea (EWFS2).

 

 

 

Goy, goï

Goy, goï adj. « boiteux ». Une visiteuse me demande:

l’étymologie concernant l’emploi du mot goye chez les locuteurs originaires du Languedoc: ma mère qui a grandi à Sète dans les années 30 et dont une partie de la famille est originaire de l’Ariège a toujours dit « avoir une patte goye » pour désigner quelqu’un qui boîte ou qui a mal à la jambe et j’aimerais savoir si cet emploi de ce mot viendrait de l’hébreu « goy »(non-juif)….

J’ai dû lui répondre:

Pour le moment il n’y a aucun étymologiste qui a trouvé l’origine du mot goy  « boiteux » attesté dans beaucoup de parlers occitans. Il est répandu des Alpes jusqu’à l’Aude  et Toulouse, toujours avec le sens « boiteux ».
L’ hébreux goi, au pluriel goim  signifie  « chrétien » et le féminin goja « serveuse chrétienne ».  Ces mots et leurs dérivés  sont  très répandus dans tout le domaine  occitan, presque toujours avec un sens péjoratif  « femme , homme de mauvaise vie ».
Il y a une seule attestation du XVe siècle en français qui se rapproche de « boiteux »  à savoir   goin  adj. « qui est empêché de se servir de ses membres. »  Mais cela ne suffit pas pour rattacher  l »occitan goi « boiteux » à goi.
Voilà tout ce que je peux vous dire.

C. Germi,  Mots de Champsaur. Hautes-Alpes, écrit  à propos de goï « boiteux » :

Malgré les quantités de mots péjoratifs relevés dans les articles GOI et GOJA , le FEW classe le verbe occitan gouiar « boîter » dans les étymologies inconnues.

Il faut y ajouter que  le mot goï  se trouve au même endroit dans le FEW. J’étais également étonné. Mais il n’est pas évident d’établir le lien sémantique entre « homme, femme  de mauvaise vie » et « boiteux ».